Paris 2024 cherche ambassadeurs polynésiens

Séance de sensibilisation à la fonction d'ambassadeur volontaire pour les JO 2024, au lycée du Diadème.
À moins de 500 jours du début des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le comité organisateur recherche 700 ambassadeurs volontaires polynésiens. Ils seront chargés de véhiculer l’esprit des jeux et de garantir la bonne marche des épreuves.

Dans une salle du lycée Diadème, à Taaone, les yeux rivés sur un projecteur Célian, Karina, Mano et leurs camarades assistent à une présentation du rôle d’ambassadeur volontaire. Le lycée fait partie des établissements qui permettent de sensibiliser les jeunes à cet acte de volontariat en vue des épreuves de surf des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ces épreuves auront lieu à Teahupoo, du 27 juillet au 05 août 2024.

Chacun sa motivation. Célian «  veut voir les professionnels de surf parce que c’est un peu une passion [qu’il] pratique et puis participer à cet événement mondial, c’est quelque chose qu’il faut vivre au moins une fois dans une vie ». Le jeune étudiant a une idée du poste qu’il voudrait occuper « j’aimerais bien faire l’accueil, être sur le site pour orienter les journalistes et aussi les sportifs, les touristes ». Un rôle qu’il envisage sereinement puisqu’il parle « le français, l’anglais et un peu l’espagnol ».

Célian Lamy, étudiant au lycée du Diadème, espère rencontrer des surfeurs professionnels pendant les JO.

Karina s’intéresse aux formations dont elle va pouvoir bénéficier si elle est choisie. Cette ancienne du lycée de Papara qui propose une section surf, espère « rencontrer des professionnels ». La jeune fille estime que les Jeux olympiques offrent une « occasion à la Polynésie française de se faire connaître, c’est une opportunité pour nous ». Les journées de dix heures ne l’effraient pas, « je suis prête, d’autant que ça sera à la fin de nos études donc on aura tout le temps à accorder à cette mission ».

Karina Tehahe ne craint pas de faire de longues heures en tant qu'ambassadrice volontaire.

Manou veut être ambassadeur volontaire car cette expérience « pourrait lui apporter un plus à mettre sur [son] CV, c’est aussi une ouverture d’esprit puisqu’on va pouvoir découvrir plusieurs cultures, comme ici c’est petit, pour s’ouvrir, il faut voyager et là c’est le monde qui vient à nous, du coup, je pense que ça peut être une bonne expérience ».

Mano Manane espère apporter un plus à son CV.

C’est Muriel Claverie, professeure en économie-gestion, qui assure la présentation. Elle a déjà sensibilisé une centaine d’élèves, bien que la période d’examens actuelle n’est pas propice à ce type d’exercice. « On leur explique quelles sont les valeurs qu’ils doivent véhiculer, qu’ils ont des droits et des devoirs, je leur explique aussi que c’est une chance inouïe pour le territoire, c’est la première fois que la Polynésie reçoit les Jeux olympiques et c’est une fierté » indique Muriel Claverie.

Muriel Claverie, professeure d'économie-gestion, informe les candidats sur le rôle d'un ambassadeur volontaire.

Le lycée du Diadème souhaite profiter de ces Jeux olympiques pour développer un programme d'échange Erasmus avec l’Australie. «  Si dans le cadre d’Erasmus, on arrive à faire venir de jeunes australiens qui sont engagés dans la pratique sportive autour du surf, on pourrait peut-être cocher deux cases en même temps, les intégrer dans une politique d’accueil et travailler sur les compétences linguistiques, c’est vraiment un projet en cours de construction mais la volonté est là ». Des contacts ont été établis avec des clubs de surf australiens, tout dépendra ensuite des budgets européens qui seront mis à disposition sur ce projet.

Pascal Charlery, le proviseur du lycée du Diadème, espère monter un projet Erasmus avec l'Australie dans le cadre de ces JO.

Dans les murs de la Présidence, Barbara Martins-Nio, et son équipe planchent depuis plusieurs mois sur l'organisation de ces épreuves de surf à Teahupoo. Elles sont en charge du site de Tahiti pour le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024. 350 postes d’ambassadeurs volontaires sont proposés en Polynésie, mais pour couvrir l’amplitude horaire, il faut 700 personnes.

« Il y a tout un panel de missions qui est ouvert à tous », explique Barbara Martins-Nio, « valide, invalide, jeune, plus âgé, il n’y a pas de critères, si ce n’est d’avoir plus de 18 ans et pour le coup, de pouvoir être disponible l’équivalent d’une dizaine de jours d’affilée qui sont les dates de la compétition, du 27 juillet au 5 aout ». Il faudra accueillir, informer, guider, accréditer, contrôler, cuisiner. Les ambassadeurs volontaires bénéficieront de trois niveaux de formation. Une formation dite générale sur les Jeux, une autre liée à la mission et la dernière portera sur le lieu où sera exercé le volontariat.

Brainstorming pour Barbara Martins-Nio et ses collègues, elles sont en charge du site de Tahiti pour le comité d'organisation de Paris 2024.

Chaque grand événement sportif attire de nombreuses candidatures, certains sont, d'ailleurs, mêmes prêts à payer tous leurs frais juste pour participer aux Jeux Olympiques. Mais la priorité est donnée aux jeunes polynésiens. « Il nous est apparu évident que c’était un atout supplémentaire dans un parcours professionnel ou en tout cas dans le parcours estudiantin d’un jeune polynésien, parce que dire et faire valoir le fait d’avoir eu trois à quatre formations spécifiques sur les Jeux, pouvoir mettre dans son CV qu’on a été volontaire sur les compétitions sportives ou à l’accueil des délégations étrangères, on se dit quand même que ça fait du sens et que ça a de la résonnance pour les jeunes » indique déterminée Barbara Martins-Nio qui n’est pas à l’organisation de son premier grand événement sportif.

De la sensibilisation à la fonction d'ambassadeur volontaire est aussi organisée dans les îles, comme ce fût le cas récemment à Rangiroa, pendant la Air Tahiti Rangiroa pro 2023. Mais les candidats doivent être conscients que si l’organisation habille de la tête aux pieds les ambassadeurs volontaires, les nourrit, les assure et les transporte de Taravao à Teahupoo, le trajet pour atteindre Taravao n’est pas pris en charge, encore moins le billet pour arriver à Tahiti.

Le 22 mars, la plateforme des volontaires s'ouvrira sur le site internet de Paris 2024. Elle permettra aux 45 000 volontaires nécessaires à l'organisation de ces Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, de faire acte de candidature. Les profils polynésiens seront, dans un second temps, identifiés et basculés vers la Polynésie.