La situation de la Polynésie est préoccupante. 65% des produits alimentaires viennent de l’extérieur, déplorait Gérald Darmanin lors de sa visite en août dernier. Des dispositifs sont mis en place pour tendre vers une alimentation saine et équilibrée, telles que « Ecole et CJA en santé », « Commune en santé ». Des campagnes de sensibilisation sont également menées par la Direction de la santé.
40% d'obèses en Polynésie...
Mais on est encore loin du compte. Selon les derniers chiffres relevés par la Direction de la santé, "25,4% des personnes déclarent consommer des boissons sucrées quotidiennement, à raison d’une moyenne de 2,6 verres, à tout moment de la journée".
A contrario, 12,7% de la population seulement consomment au moins cinq portions de fruits et légumes par jour quand 22,8% déclarent ne pas consommer quotidiennement de fruits ou légumes (sur 3 456 personnes interrogées). Plus alarmant encore, 70% de la population adulte serait en surpoids, dont 40% au stade d’obésité. Les plus jeunes sont aussi concernés avec comme facteur premier, de mauvaises habitudes alimentaires. C'est désormais une problématique de santé publique.
L'obésité cause de nombreux problèmes de santé qui ne sont pas sans conséquence sur le système social polynésien. En 2020, les dépenses de santé représentaient près de 55,2 milliards de francs pacifique...
Et dans les autres pays ?
Parmi les préconisations du ministère de l’agriculture : favoriser les fruits et légumes, de préférence locaux. Mais, comme dans beaucoup d'autres pays, ces produits ne sont pas les plus accessibles financièrement.
Il faut que le prix de notre alimentation baisse et c'est extrêmement compliqué. Ce qu'il faut savoir, c'est que tous les pays du monde ont ce problème.
Philippe Couraud, directeur de l'agriculture
Nos voisins Calédoniens font face aux mêmes problématiques. C'est pourquoi, depuis quelques mois, le gouvernement a appliqué le plan national de transition alimentaire appelé « SOTA », précise Jeremie Katidjo Monnier du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
Wallis-et-Futuna n’est pas non plus épargné par ces importations massives de marchandises de l’extérieur. Là-bas, une personne sur 10 est diabétique. Pour pallier ce problème, les autorités ont lancé une étude auprès de la population. Objectif : adapter une campagne de sensibilisation pour se réapproprier les habitudes ancestrales, en favorisant les produits du terroir.
Les réflexions se poursuivent avec les autres îles du Pacifique, à l’image de Fidji et Kiribati. Le séminaire va durer du 02 au 06 octobre à l'hôtel Hilton de Faaa.