Il est 7 heures, ce matin du 30 décembre...Ioane entame, avec son camarade, sa dernière journée de pêche de l'année qu’il espère fructueuse. Après la traditionnelle prière, ils prennent le large, casquette et lunettes sur la tête. Munis de leurs moulinets, sur une mer quasiment d’huile, les conditions sont optimales. Les leurres vont-il duper les gros poissons aujourd’hui ? Ioane se laisse guider par les oiseaux, comme son père le lui a appris, sans trop savoir si c’est de bon augure.
Quand tu es né dans ce milieu, tu vis avec. Tu continues à faire ce que ton père t'a transmis.
Ioane NG-PAO, pêcheur
Ioane guette l’horizon. Toujours rien au bout de la ligne… Il répète inlassablement les mêmes gestes. Pour ramener un poisson à bord, la connaissance des techniques est fondamentale et la chance, primordiale. C’est aussi ça la pêche, attendre et continuer d’avancer : les sorties en mer sont aléatoires et les poissons ne mordent pas toujours à l'hameçon. Il faut être patient et chanceux.
C'est ça, la vie de pêcheur, ce n'est pas toujours fructueux. S'il n'y a pas, c'est comme ça, on accepte. C'est le métier !
Ioane NG-PAO, pêcheur
Huit heures de pêche à la traîne sous un soleil de plomb à sillonner l’océan entre Tahiti, Moorea et Maiao... À 16 heures, Ioane a dépensé 25 000 francs de carburant mais il rentre bredouille. Le pêcheur de 56 ans a appris à garder le sourire et veut transmettre un message d’espoir à tous les passionnés. "Bonnes fêtes à tous les pêcheurs !"