A 94 ans, Jacqueline n'a plus vraiment toute sa tête. En effet, voilà 9 ans qu'elle a été diagnostiquée Alzheimer. Elle oublie tout et tout le monde, sauf ceux qu’elle voit tous les jours, et ce qu’elle fait tous les jours. Chanter, elle aime ça. Aussi, c’est une activité qu’elle pratique au quotidien.
Se souvenir des paroles, ou des visages dans les albums de photo, des résultats qui prouvent que la stimulation intellectuelle est importante face à cette maladie incurable. Heureusement que Nicole, sa fille, a pu bénéficier d’une formation, il y a quelques années. "La bienveillance, s'occuper de la personne comme on peut, afin de ne pas la frustrer. Qu'elle soit toujours bien, aller dans son sens, ne jamais la contrarier, sinon toute la journée elle est perdue", explique Nicole.
Son petit-fils vient la voir régulièrement. Comme Nicole, il s’efforce d’avoir une activité avec elle et surtout de ne jamais la laisser seule, ou sinon, cette vieille dame très en forme prend la poudre d’escampette. "Elle essaie de voir le voisin ou la famille, et comme tout le monde la connaît, on la ramène en lui demandant ce qu'elle fait sur la route ! C'est déjà arrivé", dit en rigolant Manu.
S’occuper d’une personne atteinte d’Alzheimer n’est pas une activité de tout repos. Les nuits sont courtes car le malade est décalé et actif à l’heure de dormir. "On n'a pas de nuit entière, elle vient nous réveiller, nous demander où se trouve telle personne...les nuits sont courtes. On ne peut pas la laisser dormir seule non plus, parce qu'elle sort du lit", regrette sa fille Nicole.
Grâce à de bons revenus, Nicole a embauché trois personnes à domicile qui se relayent 24 h sur 24 pour s’occuper de sa mère. Sans traitement, seuls l’attention, la patience, et l’amour permettent à Jacqueline d’être encore en vie aujourd’hui.