Garder mais réorganiser les activités autour de la plage de Temae… Ce sont les propositions de la fédération Tahei auti ia Moorea. Avec cette idée de conserver l’aspect authentique du lieu. "Les pirogues qui sont là subissent les balles perdues des footballeurs, on propose de les déplacer à l’intérieur pour les mettre à l’abri. Il y a aussi une roulotte qui est ici, donc la mettre aussi à l’abri. Les boulistes qui se trouvent là-bas, on déplace à l’intérieur, et sur l’aménagement des parkings on propose un parking pour autobus de côté-là et le reste des parkings pour les voitures le long de la voie en épi de chaque côté...On reste très minimaliste pour conserver l’aspect authentique du site, les arbres etc., ce n'est pas un Toata bis mais un autre cadre plus naturel", précise Alain Bonno, membre de la fédération de Tahei auti ia Moorea.
La totalité de la plage
Préserver toute la plage est aussi une priorité pour ces défenseurs. Ils s’opposent fermement au projet de la commune qui, selon eux, souhaite réduire cet espace destiné au public. "La différence essentielle c’est la conservation des 550 m de plage quand la mairie propose 200 m avec un parking aménagé sur la zone humide... La consultation de jeudi c’était pour obtenir la position et l'avis de la population qui était invitée", ajoute Alain Bonno. Une position unanime.
Pour s’y baigner ou jouer aux boules, les familles apprécient ce lieu prisé en fin de semaine.
"On est toujours ici le week-end, pour la famille, ceux de Tahiti et d'ailleurs, on se regrouve ici", dit Gisèle. "C’est important de garder tout cet espace-là, sinon, si on réduit la plage, comment tous ces gens-là vont faire ? On va être groupé comme des sardines, on ne pourra pas bien profiter de la plage, elle est belle en plus la plage", constate Dalia.
"Garder cette route"
Autre point litigieux : la route qui mène aux habitations. Dans le projet, elle est modifiée pour une route qui contourne l’aérodrome. Hatara Papu habite ici depuis 20 ans. Elle s’y oppose : "Je préfère garder cette route car c’est plus facile pour nous d’accès et c’est plus rapide pour sortir d’ici".
La fédération est déterminée à aller au bout de son combat. Et demande aujourd’hui l’aide du Pays. Prochaine étape : une rencontre début février avec Moetai Brotherson et la vice-présidente.
Contacté, le groupe Wane a choisi de différer sa réponse.
Le reportage de Suliane Favennec :