Teariki Varas et ses parents gèrent le plus grand commerce de Fakarava depuis cinq ans. Ils ont l'habitude des coupures d'électricité, fréquentes sur leur petit atoll situé à 450 km au nord-est de Tahiti. Ils se sont armés d'un camion réfrigéré pour stocker leurs denrées surgelées en cas de besoin. Mais cette fois, ça dure...un peu trop longtemps. Ils sont privés de courant depuis dimanche dernier : tous leurs produits frais ont pourri, et leurs caisses enregistreuses ne fonctionnent pas sans électricité. Alors le magasin préfèrent limiter ses ventes "pour éviter d'avoir toute la comptabilité à refaire" indique Teariki.
Quoi qu'il en soit, les habitants ne font pas de grandes courses puisqu'eux non plus ne peuvent pas stocker de denrées périssables. "On a juste vendu quelques produits depuis lundi, légumes, eau, mais pas grand chose à part ça" détaille le gérant, qui estime déjà les pertes du magasin à environ un million de francs...heureusement, depuis vendredi après-midi, la commune a prêté un groupe électrogène au commerçant. L'activité est donc presque revenue à la normale car malgré la perte de tous leurs produits frais, ils peuvent réutiliser leurs caisses enregistreuses.
Un transformateur d'occasion devait arriver vendredi 28 juillet dans l'après-midi par le CASA de l'armée (avion de transport militaire). Mais impossible d'affréter l'appareil d'1,2 tonnes qui arrivera donc par bateau le mercredi 2 août, en même temps que le ravitaillement habituel. "C'est encore loin !" regrette Teariki. Les quelques 900 habitants de Fakarava devront donc s'armer de patience.
Ce qui n'est pas au goût de tous, notamment les acteurs du tourisme, qui essuient des pertes conséquentes. Dans un communiqué, l’association du tourisme authentique de Polynésie française (ATAPF) dénonce cette situation : "l’île principale n’a plus d’électricité depuis plusieurs jours et cela touche l’économie principale : le tourisme. Les pensions annulent les réservations. Les pensions perdent tout ce qu’elles ont dans les congélateurs. Et on ne sait pas combien de temps cela va encore durer."