A bientôt 60 ans, Christophe est la mémoire de la foire agricole
"Quand j'ai commencé, c'était une passion, une joie de vivre", regrette-t-il avec nostalgie. Aujourd'hui, comme chaque vendeur, il écoule une douzaine de pots quotidiennement. "Dans les années 80, on disait aux gens: si vous n'avez pas de travail, plantez des fleurs. C'est comme cela qu'on s'est retrouvé avec autant de monde". Christophe, sans jamais dévoiler son chiffre d'affaires sur la foire, va donc "voir chez les concurrents les plantes qu'il n'a pas encore", année après année.
"Jusqu'à 50 000 FCP le palmier..., même les arbustes les plus rares trouvent preneur"
Trésorier adjoint de la Fédération Hei Tini Rau, il sait que "le Polynésien est un collectionneur". Et c'est un incessant voyage. "Dès qu'il y a une nouvelle plante autre part sur une île du Pacifique, on la ramène sur le fenua. En cela la Polynésie est un véritable jardin botanique". Difficile d'en vivre pour autant. "Les ventes horticoles ne sont plus un événement, avec la multiplication des rendez-vous, -marché aux puces, jardin du terroir, etc- Christophe ne s'est donc pas spécialisé. "Une année, j'avais proposé 40 variétés de piment, très recherchées". Entre les palmiers vendus à prix d'or (plus de 50 000 FCP le plant) et la multitude d'oiseaux de paradis, l'un des piliers de la foire agricole "conseille aux jeunes de se lancer avec l'amour des plantes". Pendant notre interview, il a réussi à se défaire de 3 pots d'orchidées.