Les circonstances de la vie ont privé John d'un toit. Mais il n'a rien lâché et a réussi à décrocher, cette année, un contrat de trois mois. Il travaille désormais sur un bateau et la compagnie maritime a renouvelé son CDD. "Avec l'énergie et la ténacité, j'ai décroché ce CDD, je suis super content et j'espère que ça va continuer comme ça. Quand on est dans la rue, on se sent oublié, délaissé, on a du mal à se réinsérer. J'ai patienté...la motivation est revenue, je suis père d'un enfant de 16 ans, je n'ai pas le droit de lâcher" témoigne le matelot.
Il a retrouvé du travail, repris confiance en lui et voudrait devenir capitaine. Il économise pour ce projet et vit toujours en centre d'accueil pour l'instant à cause du manque d'offres intermédiaires pour les personnes en situation précaire.
Y croire, envers et contre tout
Comme lui, près d'une soixantaine de sans-abris sont accueillis au centre de Fare Ute. Là-bas, ils trouvent un refuge, une famille et des professionnels pour les écouter et les aider dans leurs tentatives de réinsertion. "On se doit de se mettre à leur niveau. Il y a des capacités et des compétences. On cherche ces petits points là pour qu'ils puissent se reconstruire" explique Johanna Temorere, éducatrice sociale au sein de l'association Te Torea.
Lalita, transgenre, vit au centre depuis moins d'un an. Elle se bat malgré elle pour trouver une place dans la société. "J'aimerais bien que le gouvernement trouve un moyen pour nous, les transgenres. Il y en a plein qui sont en train de se prostituer...ils disent que ce n'est pas joli, mais ce n'est pas de notre faute si on en est là ! J'ai des amis qui sont dans la rue car ils ont du mal à rentrer chez eux. On est allés dans la rue de notre plein gré parce-qu'on ne nous accepte pas. Il y a certaines de mes copines qui ont envie de se pendre parce-qu'elles n'ont plus de famille" témoigne tristement Lalita.
Comme John, elle aimerait pouvoir trouver un travail, un logement, et tout simplement retrouver sa dignité...