Pour les collégiens de Teva I Uta, l'usine de compostage n'est pas en odeur de sainteté

"Ca puire ici", aurait pu dire Jacquouille la fripouille dans le film "les visiteurs".
Depuis quelques mois à Mataiea, des signalements d'odeurs nauséabondes en provenance de l’usine de compostage qui valorise les déchets de poisson sont faits. Premier impacté, le voisinage dont le collège de Teva i uta. Une pétition demandant le retrait de la machine à composter circule actuellement et a déjà recueilli plus de 160 signatures. Alertées, les instances concernées essayent de trouver des solutions aussi bien pour les élèves que pour l'usine de compostage.

Les premiers signalements remontent au mois d’octobre dernier, selon l’association des parents d’élèves du collège de Teva i uta. 
De très fortes odeurs de poisson pourri fermenté, des émanations nauséabondes qui envahissaient les couloirs et les salles de classe de l’établissement, situé à quelques centaines de mètres de l’usine de compostage. "Il y a des périodes où on était bien touché le matin, jusqu'à midi, l'heure où on est à la cantine ; parfois c'est en début d'après-midi, comme vous le constatez il y a un peu plus de mouches. A la longue, les élèves ne voulaient plus manger à la cantine...Depuis deux jours, je n'ai pas senti d'odeurs dans l'établissement, mais il faut attendre les prochains jours pour voir ce qu'il en est", remarque Taina Mangue, parent d’élève.

L'établissement où les mauvaises odeurs gênent beaucoup les élèves.

Contacté par téléphone, le gérant de l’usine confirme avoir rencontré quelques problèmes techniques qui ont d’ailleurs été réglés ces derniers jours. Demain en fin d’après-midi, une réunion des parents d’élèves est prévue au collège, une rencontre à laquelle ils souhaitent convier le producteur d’engrais bio made in fenua. "C'est l'occasion, il y aura tous les parents dont les enfants sont dans l'établissement et peut-être des riverains. C'est très utile pour le Pays qui a mené une bonne action, parce que si on peut recycler ces déchets au lieu de les lâcher en mer et attirer des requins, pourquoi pas ?", estime Taina Mangue.

Les parents d'élèves inquiets pour les collégiens.

Alerté, le ministère de l’Agriculture a lancé une étude d’impact olfactif. "Déjà mesurer, au niveau olfactif, quelle est l'étendue de ces odeurs par rapport à la machine et ensuite dans le périmètre de la machine. Puis de voir en fonction du vent quelle est la propagation de ces odeurs", annonce Taivini Teai, le ministre de l’Agriculture.  

Ce jeudi, la Direction de l’environnement, de l’agriculture, et le bureau d’études seront sur place à l’usine de compostage. Il s’agira d’échanger et surtout de proposer des solutions concrètes, pour la pérennité de l'activité et pour régler définitivement les nuisances olfactives.