Poutine ordonne de ne plus frapper les infrastructures énergétiques ukrainiennes pendant 30 jours

Le président russe Vladimir Poutine à une conférence de presse au Kremlin le 13 mars 2025.
Vladimir Poutine a accepté, ce mardi 18 mars, d'interrompre pour 30 jours les frappes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine, a indiqué le Kremlin à l'issue d'un appel avec Donald Trump, au cours duquel le président russe a fixé ses conditions pour un cessez-le-feu global.

L'Ukraine, qui cible de son côté régulièrement les raffineries et infrastructures pétrolières et gazières russes, avait dans un premier temps formulé cette proposition d'une trêve mutuelle dans les frappes, qui a ensuite été reprise dans la proposition de cessez-le-feu plus globale portée par les Etats-Unis.

Face à cette proposition de cesser les frappes sur le secteur énergétique, Vladimir Poutine a "réagi positivement à cette initiative et immédiatement donné aux militaires russes un ordre correspondant", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. Mais les deux dirigeants ne se sont pas accordés pour le cessez-le-feu inconditionnel et total voulu par Donald Trump, déjà accepté par Kiev.

"La partie russe a souligné un certain nombre de points essentiels concernant le contrôle effectif d'un éventuel cessez-le-feu sur l'ensemble de la ligne de contact, la nécessité de mettre fin à la mobilisation forcée en Ukraine et au réarmement des forces armées ukrainiennes"

Kremlin

Vladimir Poutine a en outre réclamé "l'arrêt complet" de l'aide militaire occidentale et du partage de renseignements fourni à l'Ukraine. Il s'agit, selon la présidence russe, d'une "condition clé pour empêcher une escalade du conflit et œuvrer à sa résolution par des voies politiques et diplomatiques". Donald Trump avait déjà suspendu début mars l'aide militaire et le partage de renseignement avec l'Ukraine, ne le rétablissant que lorsque Kiev avait entériné son projet de cessez-le-feu.

Les présidents russe et américain ont eu une conversation "détaillée et franche", a indiqué le Kremlin mardi. 

"Le président russe a déclaré qu'il était prêt à travailler avec ses partenaires américains sur un examen approfondi des voies possibles d'un règlement, qui devrait être global, stable et durable"

Kremlin

Des "groupes d'experts russes et américains" sont "en train d'être mis en place" dans ce but, selon le Kremlin. La Russie et l'Ukraine procéderont en outre mercredi à un échange de 350 prisonniers de guerre. Il concernera 175 Ukrainiens contre 175 Russes, a détaillé Vladimir Poutine lors de son échange avec Donald Trump. En outre, 23 soldats ukrainiens gravement blessés seront transférés dans des établissements médicaux russes, selon le communiqué du Kremlin.

Normaliser les relations

Les deux dirigeants ont aussi convenu de "normaliser" les relations entre leurs deux pays, notamment dans les secteurs de l'économie et de l'énergie, toujours selon le Kremlin. Parallèlement à leurs échanges sur le conflit ukrainien, lancé il y a trois ans par l'assaut russe, Donald Trump et Vladimir Poutine ont parlé de la situation au Moyen-Orient et de la circulation en mer Noire, mais aussi de hockey, selon la présidence russe.

"Donald Trump a soutenu l'idée de Vladimir Poutine d'organiser des matchs de hockey aux États-Unis et en Russie entre des joueurs russes et américains" jouant dans les ligues des deux pays, a indiqué cette source.

Réaction d'Emmanuel Macron

Lors d’une déclaration commune à l’issue d’un entretien entre le président français, reçu à Berlin, et le chancelier allemand, les deux dirigeants européens ont répété que l’Ukraine pouvait compter sur la poursuite de l’aide militaire européenne. Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la trêve devait être "vérifiable" en Ukraine et les Ukrainiens associés aux discussions.

 

"L'objectif doit rester le même, avoir un cessez-le-feu mesurable et vérifiable, pleinement respecté (...) une paix solide et durable et les garanties qui vont avec"

Emmanuel Macron

 

"Évidemment, cela n'est pas concevable sans que les Ukrainiens ne soient autour de la table", a-t-il martelé au côté du chancelier sortant allemand Olaf Scholz.