Précarité : à Mahina, une famille vit à neuf sous une bâche

La "maison" de Michel Tetauru et sa famille.
« Qu’on ne vienne pas me dire que les plus démunis sont prioritaires » : c’est le coup de gueule de Michel Tetauru et sa petite famille. Depuis plus de cinq ans, ils vivent à neuf sous une bâche à Mahina, avec trois enfants en bas âge. Leur demande de logement à Amoe leur est passée sous le nez.

C'est l'histoire de Michel Tetauru et sa famille. Depuis plus de cinq ans, ils vivent à neuf dans un vieux chapiteau recouvert par des bâches bleues. Ils disposent d'une table, d'un frigidaire, d'un four et de lits posés sur des graviers, répartis sur 10 m² de surfaces habitables… Les toilettes se trouvent à proximité, dans une maisonnette en plastique pour enfants.

Leurs lits, posés sur des graviers.

Des conditions difficiles à supporter… Mais Michel reprend espoir aux dernières élections législatives. La candidate du Tapura et le maire de Mahina leur ont suggéré de faire une demande de logement à Amoe 2. "Ils sont venus chez nous, ils sont rentrés dans notre vie. Ils nous ont demandé de monter notre dossier parce-que ce n’est pas possible que nous habitions encore sous des chapiteaux. Je me suis dit qu’à partir de ce moment-là, on a une chance d’avoir cette maison... eh bien non. Que tu vives sous un chapiteau, que tu vives sous des tôles, tu n’es pas prioritaire."

Dossier refusé...

Malgré la bonne volonté de Michel, la réponse de l’OPH est sans appel. Alors que d’autres personnes dans le même cas ont eu plus de chances, son dossier n’a pas été retenu… C’est la douche froide pour le père de famille. "À cause d’une attestation seulement que j’ai déposé et pas le compte hypothécaire, on me refuse. Je ne comprends pas. Ma femme avec un de mes beaux-fils touchent l’AAH, 93.000 francs par personne, donc à eux 2, ils ont 180 000. PluS les revenus de mon 2e beau-fils à hauteur de 215 000 francs, par mois. Si nous avions eu cette maison et qu’il fallait payer le tarif plein, on va y arriver, puisqu’il y a ces revenus dans mon foyer et tout le monde est solidaire."

Leur salle à manger.

Le maire de Mahina, Damas Teuira, assure que ce dossier a bien été pris en considération. "Il y a plusieurs familles dans le cas de monsieur Tetauru. Il y en a même qui ont été expulsées. (...) J'en ai reçu pas mal à la mairie de Mahina. Après, il y a certains critères propres à l'OPH. Je ne vais pas entrer là-dedans. Mais sa demande, on l'a proposée."

Désillusion

Thérère To’i, la femme de Michel est en situation d’handicap. Elle avait placé tous ses espoirs dans ce logement à Amoe 2. "Là-bas, le magasin est près pour moi, comme la pharmacie et le médecin. J'ai pensé qu'ils allaient bien faire. Bin non..." raconte-t-elle, les larmes aux yeux. 

La famille passe encore les fêtes de fin d’année sous son chapiteau… Pour combien de temps encore ? Selon le maire de Mahina, Michel et sa famille bénéficieront d’un nouveau logement dans la future résidence prévue à Ahonu. La pose de la première pierre est prévue début janvier.