L’une des têtes d’affiche sera, "la" ou "le" prochain président de la République française. Même s’ils ne connaissent pas tout sur les candidats, beaucoup d’étudiants iront voter ce dimanche. "Je me dis qu'il y a des gens qui sont morts pour le droit [de vote], du coup il faut que je respecte ça et que j'aille voter. Je fais mon devoir de citoyen", dit Moanatea Cheffort, en 3ème année économie-gestion. "C'est très important parce que nous avons ce lien très fort entre nous, le gouvernement polynésien et le gouvernement français. Donc c'est une obligation, voire un devoir pour chacun d'entre nous d'aller voter", indique Heimano Manutahi, en 1ère année de licence en langues polynésiennes.
Durant cette période électorale, les parents tiennent un rôle essentiel pour éclairer le choix de leurs enfants. "Ils me parlent, encore une fois c'est au niveau des actes. Pour voter pour un président, il faut quand même qu'il s'intéresse à la Polynésie, ils m'ont toujours dit ça. Mais ils ne me forcent pas à voter pour untel, ils me disent que cela doit venir de moi", ajoute Moanatea Cheffort.
Le droit de voter ou pas
Un devoir, une obligation… Toujours est-il que chaque étudiant est dans son droit de le faire ou pas. D’autres ne le peuvent pas, tout simplement. "Par manque de temps, je n'ai pas pu m'inscrire sur les listes électorales, comme la plupart de mes amis. On n'était pas vraiment au courant, et pour les démarches on a eu du mal. Du coup, on n'a pas eu le temps de s'y rendre et de s'inscrire", se désole Marko RAKIC.
D'autres préfèrent ne pas voter pour éviter de se tromper, comme Jenny TAHIATA en 3ème année économie-gestion : "Je sais qu'il y a des gens qui se sont battus pour avoir le droit de vote, mais je pense que si je fais un mauvais choix ce sera de ma faute, donc c'est un choix personnel de ne pas y participer. Mais ce n'est pas un choix définitif, peut-être que je vais changer dans quelques années aux prochaines élections".
Jeunes et militants
Les étudiants en droit et en parcours politique ont une formation sur la politique en France. Ils ont donc la culture minimale pour comprendre les enjeux et la nécessité de voter. En Métropole, de nombreux jeunes intègrent les équipes de campagne et vivent l'élection de l'intérieur. Qu'en est-il en Polynésie ?
"Disons qu'il y en a moins, mais il y en a. Je peux vous dire que j'ai des étudiants en master qui sont impliqués dans la vie politique ici, qui vont dans les meetings, qui distribuent les fascicules. Il y en a... et qui sont déjà militants", explique Semir AL WARDI, professeur de sciences politiques à l’université de Polynésie.
Aux élections de 2017, l'indice de participation c'est-à-dire la probabilité de voter pour les jeunes de 18 à 25 ans était de 52%. Les primo-votants, eux, étaient à 50%.
En Polynésie, ce chiffre devrait être sensiblement être le même cette fois-ci encore.