Voilà une plantation de taro est destinée uniquement à la cuisine centrale de Teva i Uta. Sur les 4 hectares, 1 200 taro sont plantés tous les 3 mois dans le but d’alimenter toute l'année les 4 écoles de Teva i Uta. "On vient d'enlever là-bas, maintenant c'est ici, après ils ont planté là-bas, 6 mois après on retourne là-bas. On ne fait que ça. On a plusieurs endroits à livrer, comme la prison. Mais pour nos tavana, nos enfants doivent d'abord manger nos produits", explique Rosine Haoatai, présidente de la coopérative Te Rua Amoo.
Une fois récoltés, c'est dans une chambre froide que les taro sont stockés pour la semaine. Avec la date de conditionnement. Il y a tous types de légumes. "Ce sont des carottes prêtes à l'emploi, qui viennent de la chambre d'agriculture. Quand elle nous livre, tout est indiqué : le poids, la date de préparation", précise Poehere Lieon, cuisinière.
Toutes les 5 semaines, un nouveau calendrier de menu est rédigé par le gestionnaire de la cuisine centrale. Cette fois-ci, le plat du jour, c'est du poulet au taro et papaye en dessert. "Quand on a le menu, on voit les quantités, ce qu'il faut commander, et celui qui nous procure les produits locaux a déjà ses quantités...Il y en a suffisamment, mais ça dépend aussi des périodes", remarque Liliane Chine Hen Wai, cheffe cuisinière.
Tout est pesé et compté. Le pourcentage de produits locaux utilisés en restauration scolaire est calculé sur une année scolaire par rapport à la quantité. "Quand on va prendre le poisson, l'obligation est de fournir 80% de poisson local dans les assiettes des élèves. Sur l'année, on fait une moyenne et sur tout le poisson qui a été utilisé, il faut qu'il y en ait au moins 80% qui soit de provenance locale. Pas facile parce qu'au début, il a fallu organiser la filière", reconnaît Clément Vergnhes, adjoint au maire en charge de la restauration scolaire.
1 200 repas scolaires sont servis tous les jours dans la commune de Teva i Uta, pour un budget à l’année de 21 millions cfp.