Produits locaux : les cuisines scolaires ont l'obligation de les servir en priorité

Papaye, taro, carottes... tout est made in fenua.
Manger équilibré, c'est le voeu du gouvernement qui a instauré pour toutes les communes une obligation de servir des produits locaux dans les cantines scolaires à partir du 1er août 2022. A Tahiti cela représente 60 000 repas par jour. A Teva i Uta, c'est la coopérative Te Rua Amoo qui est chargée de récolter tous les fruits et légumes des agriculteurs de la commune pour la cuisine centrale.

Voilà une plantation de taro est destinée uniquement à la cuisine centrale de Teva i Uta. Sur les 4 hectares, 1 200 taro sont plantés tous les 3 mois dans le but d’alimenter toute l'année les 4 écoles de Teva i Uta. "On vient d'enlever là-bas, maintenant c'est ici, après ils ont planté là-bas, 6 mois après on retourne là-bas. On ne fait que ça. On a plusieurs endroits à livrer, comme la prison. Mais pour nos tavana, nos enfants doivent d'abord manger nos produits", explique Rosine Haoatai, présidente de la coopérative Te Rua Amoo. 

Quand les cantines scolaires achètent prioritairement des produits du fenua, cela donne évidemment du travail à nos agriculteurs.

Une fois récoltés, c'est dans une chambre froide que les taro sont stockés pour la semaine. Avec la date de conditionnement. Il y a tous types de légumes. "Ce sont des carottes prêtes à l'emploi, qui viennent de la chambre d'agriculture. Quand elle nous livre, tout est indiqué : le poids, la date de préparation", précise Poehere Lieon, cuisinière.

Toutes les 5 semaines, un nouveau calendrier de menu est rédigé par le gestionnaire de la cuisine centrale. Cette fois-ci, le plat du jour, c'est du poulet au taro et papaye en dessert. "Quand on a le menu, on voit les quantités, ce qu'il faut commander, et celui qui nous procure les produits locaux a déjà ses quantités...Il y en a suffisamment, mais ça dépend aussi des périodes", remarque Liliane Chine Hen Wai, cheffe cuisinière.

Apprendre à manger local dès le plus jeune âge, et garder cette habitude toute la vie.

Tout est pesé et compté. Le pourcentage de produits locaux utilisés en restauration scolaire est calculé sur une année scolaire par rapport à la quantité. "Quand on va prendre le poisson, l'obligation est de fournir 80% de poisson local dans les assiettes des élèves. Sur l'année, on fait une moyenne et sur tout le poisson qui a été utilisé, il faut qu'il y en ait au moins 80% qui soit de provenance locale. Pas facile parce qu'au début, il a fallu organiser la filière", reconnaît Clément Vergnhes, adjoint au maire en charge de la restauration scolaire.

1 200 repas scolaires sont servis tous les jours dans la commune de Teva i Uta, pour un budget à l’année de 21 millions cfp.