Ils se sont donné rendez-vous à Punaauia, ce matin. Pêcheurs, surfeurs et membre de l'association « Mata Tohora » se sont réunis à la pointe des pêcheurs. Leur objectif : faire le point sur la saison des baleines pour l’année qui vient de s’écouler. Au menu du jour également : la mise en place des actions pour 2024.
Car observer les baleines le plus près possible est une attraction de saison qui rapporte gros. Conséquence, les prestataires de services sont de plus en plus nombreux. Au fil des ans, il a fallu réglementer l’activité afin que comme ailleurs, les bateaux ne s’approchent pas trop près des cétacés et ne perturbent pas leur cycle de repos. La plupart des professionnels respectent la législation, mais quelques-uns continuent à n’en faire qu’à leur tête, comme l’ont remarqué certains résidents de la côte. C'est le cas de Tinihau Mveng, un des bénévoles de l'association "Mata Tohora" qui nous a expliqué voir les bateaux s'approcher "trop près, limite ils touchent carrément les baleines. Il y en a plein qui disent qui respectent, mais après quand tu vois leurs vidéos ou celles de leurs clients sur Facebook... ils disent qu'ils respectent la réglementation mais en fait pas du tout."
Wilfried Sandaran, un autre bénévole, explique que ces infractions à répétition l'ont poussé à rejoindre l'association "Mata Tohora": "j'ai fait une première sortie baleine il y a très longtemps, par curiosité et j'ai vu comment ça se passait et ce n’était pas terrible. Et le fait de venir régulièrement à la pointe des pêcheurs, de voir tous les délits qui étaient commis, par rapport au non-respect de la réglementation, je me suis dit qu'il ne faut pas laisser passer ça et qu'il fait faire quelque chose."
Poursuite, encerclement, et distance minimum non respectée, les infractions à Tahiti stressent les baleines. À Moorea, l’association constate que la réglementation est respectée, mais le surnombre de prestataires l’incite à proposer un durcissement de la loi. Elle formulera une demande écrite au président du Pays : pour limiter le temps d’observation, limiter le nombre de bateaux autour de la baleine, et enfin instaurer une période d’interdiction d’observation, à partir de 14 heures dans l’idéal. Agnès Benet, présidente de l'association "Mata Tohora" nous explique les raisons de cette proposition :
"L'observation débuterait l'après-midi, pour que les baleines soient au repos et à l'abri pour la nuit. Car elles viennent chercher un abri dans les baies ou le long du récif et même parfois dans les lagons, pour se protéger des prédateurs."
Agnès Benet - Présidente de l'association "Mata Tohora"
L’association déclare que le maire de Bora Bora a décidé de son propre chef de limiter le nombre de bateaux à 6 maximum. Un équilibre délicat doit être trouvé entre observation et protection afin de pouvoir continuer à admirer les géants des mers.