Protéodie : pour produire en musique et sainement des cultures maraîchères

Une drôle d'enceinte diffuse une musique qui serait particulièrement adaptée aux besoins des plantes.
Et si la musique aidait à soigner les plantes ? Quelques notes et mélodies bien choisies pourraient permettre à certaines cultures de résister aux maladies, ou même à mieux grandir. Une expérience surprenante utilisée dans d’autres pays du monde. La chambre d'agriculture veut l’initier ici.

Comment imaginer qu'un diffuseur de musique puisse soigner les salades et les tomates de Moetini, victimes de cercosporiose ? Durant un an, 4 boîtes à sons installées sur 2 hectares devront permettre de guérir la plantation… du moins, c'est ce que son propriétaire espère. "Si demain les salades n'auront plus de taches, sont vraiment belles, dans ma production j'aurais un meilleur rendement, moins de feuilles à jeter, la salade sera entière et il y aura beaucoup plus de volume. Deuxièmement, il y aura moins de traitement parce que même si on est en bio, quand il pleut et il fait chaud, il faut malgré tout des fongicides bio", admet Moetini MOUTAME, agriculteur de Papara. 

Installation d'un diffuseur de musique tout près d'un champ de salades.


La protéodie, nom de ce traitement mélodique, est l’œuvre d’un scientifique et d’un microbiologiste. Il s'agit d'une musique répétitive, un brin lancinante, faite de séquences musicales, utilisée pour stimuler la croissance des plantes, mais aussi en médecine. Elle a déjà fait ses preuves en Métropole. "La première expérience a été faite en maraîchage sur des tomates. Une vingtaine d'agriculteurs et maraîchers l'utilisent. Il existe plusieurs séquences qui correspondent chacune à un besoin particulier : l'une pour la croissance, l'autre pour la floraison, une autre encore pour les maladies ou un virus. On s'appuie sur la biologie et ce qui est connu sur les protéines et le métabolisme de chaque organisme", explique Pédro FERRANDIZ, musicothérapeute en agriculture et directeur général de Génodics.

Cultivées en musique, ces belles salades sont à croquer ! C'est le but, non ?


L’expérience est menée dans l’agriculture maraîchère, mais aussi dans les plantations de vanille à Tahaa. Si elle est concluante, elle sera proposée à tous les agriculteurs de Polynésie. "L'objectif est de planter en diminuant ou éliminant les intrants chimiques, sur la culture maraîchère et les arbres fruitiers", précise Thomas Moutame, président de la chambre d'agriculture.
 
Une nouvelle alternative aux produits chimiques pour une agriculture plus saine. Elle pourra bénéficier aussi aux élevages de bovins… Dans l’Hexagone, il a ainsi été prouvé que Mozart ne séduit pas qu’à l’opéra...