La synergie entre médecine traditionnelle et médecine conventionnelle existe. Un séminaire est l’occasion de montrer leur complémentarité. Comme à l’hôpital de Taaone où personnel médical et tradipraticiens collaborent depuis 2017.
Maima PATER est kinésithérapeute et constate l’amélioration de l’état des patients avec cette méthode. "Moi je fais plus le côté physique de par mon métier, et Jenny (la tradipraticienne) intervient pour tout le reste : esprit, énergie...Sa présence et ses soins permettent de mieux avancer dans la guérison du patient", dit-elle.
Écoute, échange, massage... plusieurs pratiques de la médecine traditionnelle sont intégrés au parcours de soin de certains patients. La relation entre les tradipraticiens et les soignants du CHPF est basée sur une valeur fondamentale. "La première approche, c'est l'écoute. Bien observer et écouter la personne, dans tous ses états : colère, joie, peine... Nous apportons la sagesse, à travers le partage spirituel. Le massage intervient ensuite, pour entrer directement à la source", explique Jenny TOREA, tradipraticienne.
"Se rapprocher des populations"
Un cadre législatif est nécessaire pour que la médecine traditionnelle soit reconnue officiellement. Chercheurs, scientifiques, anthropologues apportent leur éclairage aux autorités pour que la médecine intégrative se développe. "On ne peut pas soigner une personne dans une culture qui n'est pas la sienne. Qui peut mieux accompagner les médecins conventionnels que les tradipraticiens ? C'est ce que nous avons mis en place à l'hôpital et ça marche très bien...Il se décline une approche communautaire très polynésienne qui consiste à se rapprocher des populations", souligne Eric PARRAT, pneumologue.
Pour assurer la conservation de la médecine traditionnelle, une réunion est prévue le 15 janvier prochain. Un comité composé de 15 personnes sera chargé d’établir une feuille de route. Un projet en faveur d’une médecine intégrative et transculturelle.