Quand télé, smartphone et tablette font écran au bon développement des jeunes

Beaucoup de jeunes sont accros aux jeux vidéo.
Télé, smartphone, tablette... Des objets qui envahissent notre quotidien. En cette période de vacances scolaires, les jeunes sont parfois livrés à eux mêmes. Souvent ils s'ennuient. Alors pour s’occuper, ils se tournent vers les écrans. 15% des jeunes reçus au centre de prévention et de soin des addictions sont accros aux écrans. Un constat inquiétant. ​

Le téléphone portable, ce petit écran malicieux. Il s’est immiscé dans notre quotidien au point de devenir une extension de nos mains. Le constat est alarmant en Métropole : 27% des utilisateurs d’écrans sont des enfants de moins de 2 ans ! Le fenua n’échappe pas à cette tendance. 

"Souvent, ils sont dépistés parce qu'ils sont en train de dormir en classe, ou ils ont leur téléphone portable. Et donc du coup les profs alertent l’infirmière scolaire, qui nous alerte et on essaye de travailler avec eux. J’avais une jeune fille il y a encore quelques semaines, elle venait pour une addiction à un jeu vidéo, sur le téléphone mobile. Elle disait qu’elle passait deux heures par jour. On regarde ensemble sur son téléphone et en effet elle passe deux heures par jour sur ce jeu-là, mais six heures par jour sur Tiktok !...Les écrans et les applications notamment celles des réseaux sociaux entraînent un emballement du circuit de la récompense, une sécrétion de dopamine trop importante et donc une addiction. On va en redemander encore encore et encore", explique le docteur Romain Bourdoncle, médecin responsable du CPSA (centre de prévention et de soin des addictions).

Les écrans, une vraie drogue.


Les écrans ont le même pouvoir d’addiction que les drogues comme la cocaïne ou l’héroïne.
C’est pourquoi il est primordial d’encadrer leur utilisation. Car peu importe l’âge, les jeunes ont les mêmes accès. "[Messenger, Snapchat. Combien de temps par jour tu y passes ?] À peu près trois heures. Après je fais du sport dehors et après je reviens, tu peux encore utiliser le téléphone", avoue un jeune de 18 ans. "Je joue à des jeux. Je regarde des vidéos. [Tu vas sur les réseaux sociaux ?] De temps en temps. [Quels réseaux sociaux tu as ?] Facebook, Messenger, Instagram", ajoute un ado de 13 ans.

S'ennuyer pour stimuler

La solution pour lutter contre l’addiction aux écrans : des activités ludiques et sportives.
C’est ce que propose le Fare Tama Hau. Ouvert du lundi au vendredi, les jeunes de 12 à 25 ans ont juste à s’inscrire. "Ils doivent être une demi-heure, une heure max sur la journée, et on fait en sorte de mettre en place des activités pour qu’ils ne soient pas trop sur le téléphone", indique Anaël Métivier, éducateur spécialisé au Fare Tama Hau.

Rien de tel que les jeux de société sans écran.

Et avant 3 ans, pas d’écran… c’est la règle d’or à appliquer pour permettre le bon développement de l’enfant. Car c’est dans l’ennui qu’il s’épanouit. "On déconseille fortement aux parents de donner des écrans à des enfants parce qu’ils sont en apprentissage. Ils ont besoin aussi d’être au contact, d’observer pour pouvoir apprendre...Quand on s’ennuie on est créatif, on peut aller prendre du temps avec sa famille, communiquer, ça nous pousse à trouver d’autres choses à faire. Donc oui, je pense que l’ennui c’est quand même important dans la vie", note Théo Rodriguez, éducateur spécialisé au Fare Tama Hau.
 
Pour lutter contre l’addiction aux écrans, appliquons la règle du 3.6.9.12. Pas d’écran avant 3 ans. Pas de console de jeu avant 6 ans. Internet après 9 ans. Et les réseaux sociaux, c’est après 12 ans.