Pour Gaston Flosse, le calcul est simple : 6 points séparaient les indépendantistes des loyalistes lors du premier référendum, et 3 seulement au deuxième référendum. Alors ce 96 % en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, les résultats de ce 3 ème référendum ne représentent rien pour le leader du Amuitahiraa. Il pense même qu’Emmanuel Macron a été totalement sourd aux demandes des indépendantistes. "Je pense et je le dis, le président de la République a eu tort de refuser quelques mois encore la demande du FLNKS, des indépendantistes. On a attendu 30 ans, on ne pouvait pas attendre 6 mois, ou 8 mois de plus ?", se demande le Vieux Lion.
Crainte de violences
Il est même pessimiste quant à l’avenir politique de la Nouvelle Calédonie : "Il ne faut pas croire qu'ils vont tous accepter. Nous connaissons les indépendantistes, nous savons comment ils réagissent. Ce ne sera pas autour d'une table qu'on va régler ce problème-là". Il craint même le retour des violences comme dans les années 80.
L’ancienne indépendantiste et toujours parlementaire Lana Tetuanui est plus gênée aux entournures. Entre ses convictions profondes et son langage de sénatrice liée au Tapura, difficile de comprendre sa position. "Cette abstention record...les gens ne veulent plus se rendre devant les urnes pour s'exprimer. Il ne faut pas aussi oublier qu'il y a cette tendance à l'abstention en général", dit-elle.
Enfin, Nicole Sanquer. La députée de la Polynésie est politiquement très proche des deux députés loyalistes de Nouvelle-Calédonie. Elle espère que l’avenir se construira avec tous mais elle aussi n’est pas convaincue par le résultat écrasant contre l’indépendance. "Même avant le référendum, on savait que les résultats allaient être biaisés, puisqu'il y a eu un appel à l'abstention des indépendantistes. Par conséquent, vu la mobilisation qu'il y a eu, je pense qu'une partie de la population ne s'est pas exprimée et qu'on aurait dû encore prendre le temps de discuter que d'avoir un résultat qui n'est pas reconnu, surtout par une grosse partie de la population", précise la députée.
Ce 3ème référendum devait donc clore le chapitre des accords de Nouméa, mais rien n'est moins sûr en l'absence du vote kanak.