Que représente l'égalité homme-femme pour celles qui ont subi des violences conjugales ?

Le foyer Pu O te Hou, une porte de secours pour les femmes victimes de violences conjugales et intra-familiales.
Tenter de se reconstruire au centre Pu O te Hou après avoir vécu des années durant avec des conjoints violents. C'est désormais le quotidien de Mahana et Teretia. Un moment d'apaisement avant d'affronter la vie pour décrocher un travail et récupérer leurs enfants. Pour elles, la notion d'égalité homme-femme relève entièrement de l'abstrait.

Le centre Pu O te Hou, c'est l'endroit parfait pour certaines femmes afin de se reconstruire. Un environnement rassurant, loin des coups et des disputes ! Mahana, 32 ans, a désormais toute sa vie entre les 4 murs de sa chambre. En décembre, elle s'est retrouvée à la rue avec ses 4 enfants, dont deux en bas âge. Chassée du foyer par sa mère. Victime de violences conjugales, ensuite intra-familiales, sans domicile, sans travail, elle s’est une nouvelle fois tournée vers le foyer Pu o te Hau.

"J'aimais mon tane"

"D'abord j'ai pas voulu, parce que j'aimais mon tane, malgré la violence dans le couple.J'ai pu placer ma fille parce qu'elle aussi subissait. Ca va faire 11 ans qu'on vivait dans la violence. Donc j'ai dit stop !", confie la jeune femme.

L'égalité homme-femme, une idée bien lointaine pour Mahana qui demande du concret, comme une structure de prise en charge des auteurs de violences. "Peut-être que oui s'ils sont suivis, surtout les hommes violents, les hommes qui sont tombés dans la drogue, c'est plus ces hommes-là qu'il faut suivre. Non seulement une prévention, mais il faut tout : il faut un psy, il faut un social pour vraiment les encadrer, quoi !", ajoute Mahana.

Un moment de répit avant d'être confronté à nouveau à la réalité.


Teretia, 38 ans, a vécu aussi un cauchemar. Violence physique et harcèlement moral entre autres. Son ex-conjoint impliqué dans des affaires de drogue l’a mise à la porte il y a 8 mois, les beaux-parents ont gardé les 3 enfants. Aujourd’hui, le combat de cette mère qui a dû repartir de zéro est de récupérer ses enfants. "J'ai dû prendre le temps de me reconstruire, j'ai dû prendre le temps de prendre un travail, des objectifs, donc aujourd'hui je suis à mon deuxième CDD. Par la suite décrocher de l'aide à l'AISPF en espérant que je vais avoir un CDI par la suite, et ensuite passer par le juge aux affaires familiales pour justifier que je suis dans mon droit en tant que mère d'avoir mes enfants à mes côtés parce qu'il y a un réel problème, selon moi, concernant mes enfants qui vivent auprès de leur père, grand-père et grand-mère, à cause de l'ice", estime cette maman.

Vivre normalement


La détresse quasi-permanente et la violence des vécus font que cette notion d’égalité homme-femme, n’est aujourd’hui qu’un concept vide pour ces femmes qui se battent au quotidien pour simplement avoir une vie normale.

Le reportage de Mélodie Uhilamoafa Sione :

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