Souvenez-vous le 4 mars 2022, la cale de la goélette a été inondée lors d'un chargement de fret. Une vingtaine de jours plus tard un incendie est venu achever les espoirs de ses propriétaires, et ce, même s'il a rapidement été maîtrisé. L'âge avancé du navire, 46 ans, ainsi que la facture de sa remise en état hypothétique, poussent aujourd'hui ses propriétaires à l'abandonner. Le navire est donc amarré au port de Papeete, dans l'attente d'une fin qui mettra tout le monde d'accord, surtout le Port autonome.
Deux solutions s'offrent à l'armateur : l'immersion ou le démantèlement. Dans le premier cas, il s'agirait de faire couler le navire au large de Tahiti, son propriétaire a besoin d'une autorisation de la direction de l'Environnement, ou de la présidence.
La deuxième solution, celle du démantèlement est difficile à envisager, car elle est bien plus coûteuse. Elle implique de faire convoyer l'épave vers un chantier naval en France métropolitaine ou en Australie pour la bagatelle de 300 millions de Fcfp, de quoi mettre la société en péril.
Face à l'arrivée imminente de nouveaux navires dans le port de Papeete, le port autonome a mis en demeure, la société en février 2023. « L'armateur a déféré cette mise en demeure devant le tribunal administratif, précise Jean Paul Lecaill, directeur général du port autonome. Ce dernier vient de rendre sa décision, il confirme la mise en demeure. »
Le choix de la société Taporo se porte de préférence sur l'immersion, elle attend une réponse de la direction de l'environnement. Le dernier navire à avoir été coulé au large de Tahiti est le Kura Ora, en janvier 2019.