Une 3e vente aux enchères publiques de lots de perles, des liquidations judiciaires de professionnels du secteur, alors faisons un point de situation sur le secteur de la perle après deux ans de crise sanitaire. Une production qui a fortement baissé, les exportations divisées par 2, le prix moyen du gramme de perle est passé de 1.710 francs pacifiques en 2000 à 270 francs pacifiques en 2020. La filière aujourd’hui tente de se relever. Une reprise en demi-teinte avec le retour des touristes étrangers et une relance économique fragile en Polynésie française.
Lors de cette vente aux enchères organisée vendredi soir à Papeete, Pamela affiche un grand sourire. Les cadeaux de Noel sont assurés puisqu'elle vient d’acheter un important lot de perles à un prix inespéré. « C’est carrément une bonne affaire » s'exclame Pamela Taiore.
Des dizaines de lots de perles, de bijoux vendus aux enchères publiques de liquidation judiciaire vendredi dernier. Deux entreprises perlières ont dû déposer le bilan après une période houleuse pour l’ensemble du secteur. Avec une crise amorcée dans les années 2000, le coronavirus et ses conséquences économiques, l’absence des greffeurs chinois entre autre, la production s’est effondrée. La situation est très compliquée, 70% des perliculteurs ont une faible production, selon Aline Baldassari-Bernard, vice-présidente du syndicat professionnel des perles.
La seule ferme perlière de Rangiroa a pu se maintenir grâce notamment à son activité touristique. Ce qui leur a permis de remonter un peu le prix moyen de la perle à l’époque. En 2020, il était à 270 francs, son niveau le plus bas jamais enregistré.
Aujourd’hui, les cours remontent, à plus de 50% même pour certaines catégories. Une bonne nouvelle certes, même si le directeur de la ferme de Rangiroa tient à rester prudent sur ces chiffres qui évoluent constamment.
Du côté des bijoutiers, le ciel s’est un peu éclairci avec le retour des touristes. Situation contrastée par contre pour l'exportation et les ventes en gros à l’étranger. Pour relancer la machine, l’une des solutions selon l’un des syndicats de négociants de Polynésie est de faire revenir les acheteurs. Surtout les acheteurs historiques, comme les Chinois ou les Japonais, qui représentent 80% du marché.
Une sortie de crise espérée par chaque acteur économique de cette filière en peine, qui doit encore faire face à d’autres grands défis et notamment à une pénurie potentielle de captage de nacres.