A Mataiea, le second rahui interdit la pêche aux alentours de l’une des 3 passes de la commune. Le premier avait été une réussite. Les pêcheurs avaient attrapé des poissons de taille conséquente.
Mais des braconniers enfreignent régulièrement l’interdit. Ils échappent pour la plupart à la vigilance de la population pourtant mobilisée, principalement constituée de pêcheurs. "S'ils mettent un rahui, il faut mettre quelq'un pour le surveiller tout le temps. On surveille mais on n'a pas tout le temps l'oeil, on n'a pas aussi les moyens pour aller voir. Y aller en kayak ? On ne peut pas", déplore Clark Mihiraa, pêcheur lagonaire. "On va loin pour aller pêcher, d'autres vont juste en face pour pêcher. Quand on revient de notre pêche et qu'on voit les autres pêcher juste en face, c'est un choc. On aimerait faire pareil", remarque Tutehau Taiarui, pêcheur lagonaire.
Impossible de faire mieux compte tenu des effectifs. Une patrouille de police inspecte les lieux une fois toutes les 2 semaines, 1 heure dans la matinée. Alors que la plupart des contrevenants viennent la nuit. "De nuit c'est compliqué d'intervenir, la plupart du temps c'est plutôt en journée, fin de matinée. [vous attrapez des gens ?] Le temps qu'on mette le jet-ski à l'eau, ils ont le temps de partir", regrette Jean-Marie Hahe, policier municipal de Mataiea.
Des alternatives en attendant
Désormais réunies en fédération, plusieurs municipalités tentent de proposer une alternative aux petits pêcheurs. "Demain, la fédération veut plancher sur les alternatives. Comment ? Demain on peut dire à un pêcheur "voilà on va se mettre sur le projet rori par exemple, et c'est toi qui va venir dans ce projet, comme ça tu auras un petit revenu". Grâce à ça, on va moins braconner ou pêcher", estime Clément Vergnhes, 9e adjoint au maire de Mataiea.
Un projet qui attend des financements. En attendant, les autorités rappellent qu’enfreindre un rahui est passible d’une amende de 179 000 cfp, de la saisie des prises, du matériel de pêche et de l’embarcation.