Rahui de Papara : une seule journée de pêche autorisée pour évaluer les stocks

Les prises ont été bonnes aujourd'hui.
Après 4 ans d’interdiction de pêcher, l’heure est au bilan pour le rahui de patere à Papara. Même si cette période de préservation a déjà été prolongée de 4 années supplémentaires, le comité de gestion des zones de pêche réglementées à Papara demande un point précis sur le nombre et la taille des poissons.

Excellentes prises pour la vingtaine de pêcheurs inscrits à cette seule journée de suspension du rahui. A la demande du comité de gestion des zones de pêche réglementées à Papara, il fallait évaluer l’état des stocks de poissons. Cages et filets de pêche sont interdits. "On avait déjà plongé les temps derniers, on voit que ca a porté ses fruits le rahui. Les poissons sont plus gros, une belle taille, magnifique", remarque Tuhei Putoa, pêcheur de Papara.

Braconnage

Le comité a déjà constaté que le stock de bénitiers et de vana n’est pas revenu à la normale. Et plusieurs braconniers ont été repérés dans la zone surtout de nuit. "Certains respectent, d'autres pas, et le fait de voir les autres pêcher et surtout qu'il n'y a pas de répression ni de surveillance effectuée dans les sites, fait que les autres pêcheurs baissent les bras et puis vont quand même dans le rahui parce que tant qu'à faire, ils veulent être aussi de la partie", se désole Moerani Lehartel, membre du comité de gestion des zones de pêche réglementées à Papara.

Les poissons sont-ils revenus en nombre ? En tout cas, le rahui est prolongé de 4 ans.

Cependant, selon les chercheurs du Criobe présents pour évaluer l’état des ressources, le rahui a certainement eu des effets bénéfiques. "Dans tous les cas, il vaut mieux un rahui avec un peu de braconnage...quand même l'intensité de pêche est moindre, donc on s'attend quand même à avoir des effets, parce qu'il n'y a pas de pêche en journée, il n'y a pas de filet. La journée, les gens n'osent pas trop aller dans les rahui", estime Jean Wencelius, chercheur au Criobe.

Les conclusions des chercheurs du Criobe ne seront rendues qu’après un certain temps d’analyse. Mais la population a d’ores et déjà estimé que l’état des stocks n’était pas revenu à la normale, en prolongeant le rahui 4 ans de plus sur cette zone de 300 hectares.

Le reportage de Nicolas Suire :

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