Après 40 années d’attente, le courant continu est enfin installé à Raraka, petite île des Tuamotu. Ici, la population a dû s’adapter en aménageant des panneaux solaires et des groupes électrogènes. Pour les 80 habitants de l’île, l’arrivée de l’électricité est une avancée majeure. "Pour moi il y aura un plus, le frigidaire, le congélateur, on pourra faire un peu de couture, ça va changer un peu la vie", assure Isabelle, une habitante de Raraka. "Tout le monde est content, on a tellement besoin d'électricité. Surtout nous les pêcheurs, on a besoin de congélateurs pour stocker les poissons pour emmener sur Tahiti", ajoute Joseph, habitant de Raraka.
Une énergie qui promet d’être moins cher. Avant, pour faire tourner le groupe électrogène, il fallait débourser 70 000 cfp pour deux fûts d’essence. Avec l’électricité, le règlement se fait sous forme de carte prépayée d’une valeur de 3 500 cfp par mois. "Tout le monde est heureux, mais il ne faut pas qu'ils oublient de venir payer électricité, c'est bien d'avoir l'électricité mais il faut aussi une participation de leur part. En moyenne par mois, pour une petite famille, 3 500 cfp", explique Yvonnick Tapi, maire de Raraka.
La centrale électrique a coûté 95 millions cfp, financés à parts égales entre l’Etat et le Pays. "C'est important que l'Etat soit à côté des tavana parce que dans ces îles éloignées, il y a quand même de grosses difficultés au quotidien. Avec l'électricité, désormais, il y a des réfrigérateurs, des congélateurs qui ont été commandés il y a quelques jours. Cela va bouleverser la vie des gens, ils vont pouvoir conserver le produit de la pêche pendant des semaines, voire des mois. Auparavant il fallait consommer tout de suite ", se réjouit Eric Spitz, haut-commissaire de la République française.
Comme de nombreuses îles de Polynésie, Raraka demeure éloignée. Prochaine étape, l’installation du réseau 4G tant espéré par la population.