Une robe claire, peut-être encore trop claire pour ce rhum. Au sortir de l’alambic, il est proche des 80 degrés. Il faudra le couper à l’eau de source pour qu’il atteigne 40 voire 50 degrés pour être commercialisé. "Ce rhum blanc vieillira dans des barriques de chêne, ou alors on le vendra directement en rhum blanc avec plusieurs réductions possibles de 60 degrés jusqu'à 40 degrés pour du rhum davantage destiné à faire des cocktails", explique Jérôme CHAPELIER, responsable qualité.
Une partie du précieux élixir partira à la mise en bouteille, du rhum blanc exclusivement. Et l’autre sera stockée dans des fûts, un petit trésor en devenir. "L'élevage dure plusieurs années, au minimum 3 ans, et jusqu'à 6 ans pour l'appellation XO, comme extra vieux. On n'en a pas encore, on va en sortir en début d'année prochaine", ajoute Jérôme CHAPELIER.
Il a lancé son exploitation de canne à sucre en 2015. Des champs répartis sur 3 domaines à Piha’ena, Opunohu et Ti’ahura. Soit une superficie totale de 12 hectares à Moore et 9 hectares sur Taha’a. Jérôme précise que "l'essentiel de notre production est fait avec une canne hybride que l'on a retrouvée à Raiatea et Tahaa. C'est une canne avec de très bons rendements et un très bon profil aromatique. L'idée, c'est d'utiliser cette canne et d'ajouter également du jus de canne issu des cannes nobles ancestrales".
Récompensé
Une fois récoltées, les tiges de canne à sucre sont déposées à l’usine pour un passage au moulin. Celui-ci fonctionne 8 heures par jour et produit 5 000 litres de pur jus de canne à sucre…"En 2018, on a été sur un salon international à Paris, le Rhum festival, qui nous a délivré une médaille d'or pour notre rhum blanc agricole et l'aventure a vraiment débuté à partir de cette année-là", poursuit Jérôme CHAPELIER.
Cette année, la société vise une récolte de 36 000 litres de jus de canne. Après le passage à la distillerie, il restera l’équivalent de 5 400 bouteilles de rhum à 50 degrés.