Référendum de N.-Calédonie : les réactions des Calédoniens de Tahiti

Beaucoup d'électeurs ont boudé ce scrutin.
Un scrutin qu'ont suivi de près certains Polynésiens, à l'exemple de représentants des communautés caldoche et kanak ici à Tahiti. Tout comme les urnes, les avis sont tranchés.

C’est le Non à l’indépendance pour une majorité des votes exprimés, un soulagement pour Evarii qui a travaillé 20 ans en Nouvelle-Calédonie.

Nous l’avons rencontré ce matin dans son jardin, où il récoltait des mangues… Son arbre, est issu d’une graine calédonienne. Les fruits de son travail sur le Caillou, c’est aussi ce qui l’inquiétait jusqu’ici. "Je ne savais pas ce que l’indépendance aurait comme impact sur ma retraite. Mais aujourd’hui je suis soulagé", nous confie-t-il. Il part en fin d’année justement pour mettre de l’ordre dans ses papiers.

L'abstention vainqueur

Didier lui est inquiet, ce Kanak qui réside en Polynésie depuis 1982, s’interroge sur l’après-référendum. "Comment on va faire maintenant pour travailler ensemble ? qu’est ce qui va arriver ?...Nous les Kanaks avec les morts du covid nous sommes en deuil ! C’est pour ça qu’il y a eu autant d’abstentions".

Didier vit ici depuis 1982.

En effet, le vrai vainqueur de ce référendum reste l’abstention… plus de 56% des électeurs ont boudé les urnes ! Un résultat qui ne peut être ignoré tant sur le plan national qu’international, même si le Président Macron a décidé de s’exprimer hier avant la proclamation officielle des résultats à 13h30 (heure de Polynésie).

"Erreur politique"

Pour le politologue Sémir Al Wardi, c’est "une erreur politique grave de considérer que le non à l’indépendance l’a emporté" au vu du chiffre important de l’abstention. Les accords de Nouméa s’achèvent avec cette consultation.

Ecoutez-le :

Sémir Al Wardi

Aujourd’hui, un nouveau livre de l’histoire calédonienne s’ouvre. Reste à savoir si les futures lignes s’écriront dans la sérénité et une union enfin retrouvée.