Alors que les centrales syndicales des onze mille fonctionnaires d’État du territoire s’étaient mobilisées, en décembre 2024, contre la modification des règles d’indemnisation de congés de maladie ordinaire décrétée par le Parlement en début d’année, les agents de la fonction publique communale et les contractuels apprennent avec stupeur qu’ils sont également concernés. Ce qui signifie que les employés des mairies, absents en raison de maladie depuis le 1er mars, verront leur salaire à la fin du mois revu à la baisse de 10% par jour d’arrêt.
Colère des syndicats
Dans les mairies du territoire, les 4800 agents grognent face à « cette mesure inique » qualifiée par le syndicat UNSA Education le 6 mars 2025.
Arikinui Nordoff, employé à la mairie de Punaauia, représente le syndicat A Tia i Mua au conseil supérieur de la fonction publique communale. Il dénonce l’absence de dialogue dans les plus hautes instances. « Nous, on n’est pas indexé, c’est la différence avec les fonctionnaires de l’État. Amputer 10% par jour à notre salaire alors que nous sommes grippés va provoquer des épidémies dans les services communaux, avec des conséquences pour nos administrés » argumente-t-il.
50% du salaire pour un arrêt maladie supérieur à trois mois
Les nouvelles dispositions d’indemnisation de congés de maladie ordinaire prévoient aussi qu’au-delà de trois mois d’arrêt, les fonctionnaires d’État et communaux ne percevront que la moitié de leur salaire.
Les dix mille fonctionnaires de l’État impactés par la mesure pourraient bien compter sur les 4800 agents communaux pour gonfler les troupes des mécontents.
La baisse de l'indemnisation de 100 % à 90 % de la rémunération des agents de la fonction publique en arrêt maladie permettrait ainsi de générer 36 milliards de francs pacifiques d'économies par versant, soit trois fois ce montant au total, selon les données des inspections générales.