Réforme des rythmes scolaires : les maires de Polynésie sont inquiets

L'inquiétude des tavana face à la réforme des rythmes scolaires
Les tavana montent au créneau concernant la réforme des rythmes scolaires. Ils dénoncent l'absence de concertation. Ils souhaitent des discussions avec les autorités du Pays.

Les tavana sont perplexes. C'est en tout cas le message qu'ont voulu faire passer Simplicio Lissant, le maire de Punaauia, ainsi que le président du Syndicat pour la Promotion des Communes de Polynésie française (SPCPF), Cyril Tetuanui. Ils ont appris, comme tout le monde, l'application de la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2024-2025. "Nous constatons que le gouvernement discute énormément avec les parents, ce qui est une bonne chose, mais beaucoup moins avec les communes.", a déclaré le maire de Punaauia. Les tavana sont inquiets car l'application de la réforme aura un impact sur le fonctionnement des communes.

"Un grand nombre de nos parents travaillent. Que vont devenir les enfants en dehors de ces heures ?" poursuit Simplicio Lissant. Le maire de Punaauia souhaite une clarification des rôles de chacun, et notamment celui du Pays. Il regrette une absence de discussion avec le ministre de l'Éducation, en dehors d'une réunion qui s'est déroulée au mois de décembre dernier. "Une petite réunion où on a abordé certaines choses, mais pas vraiment le fond du sujet".

Pour l'instant, on n'a pas encore la mouture qui est retenue. On entend dire que ça peut être des moutures différentes entre les communes, donc ça pose certaines questions à notre niveau. D'abord, peut-être une espèce de risque d'avoir une espèce d'iniquité de traitement entre les communes et donc d'augmenter la facture scolaire, pour ne pas dire sociale.

Simplicio Lissant, maire de Punaauia

Interview 21 mars 2024

Le temps presse car les budgets des communes sont votés au mois de mars "Nous n'avons aucune vision sur le dispositif, sur les dépenses qui vont devoir être engagées et, donc, c'est problématique pour les communes d'annoncer une mise en place par exemple en 2024. Nous avons besoin de discuter avec le Pays, ce que le Pays, au travers des différents services, peut mettre sur la table pour aider à la mise en place de cette réforme".

Les communes sont prêtes à collaborer

Néanmoins, les maires se veulent rassurants. Ils sont prêts à travailler avec le Pays pour permettre la réussite de cette réforme des rythmes scolaires. "Nous avons adressé un courrier au ministère de l'Éducation pour les informer que nous allons constituer des groupes de travail avec les tavana pour travailler sur le sujet et nous invitons le personnel du ministère de l'Éducation à participer avec nous pour, ensemble, définir les sujets et à quel titre les communes vont devoir participer".