Reko Tika à Paris : une table ronde qui se solde par un échec ?

Amertume et déception ce soir, heure de Paris, au siège de la délégation polynésienne. Les visages des Polynésiens sont fermés. Et personne n'a souhaité s’exprimer. Sauf le président du Pays qui espère que la visite d’Emmanuel Macron le 25 juillet fera avancer le dossier des conséquences des essais.

Il faut se rendre à l’évidence : les débats se sont soldés en cette seconde journée de débats par un échec.

Des annonces ont été faites comme l’ouverture des archives de l’armée qui ne sont pas "proliférantes" comprenez qui ne contiennent pas de secrets sur les produits de fission.
Deuxième acquis : la création de deux antennes du Civen, l’une à Papeete et l’autre à Rikitea pour une meilleure accessibilité des dossiers d’indemnisation.
Concrètement ce seront les deux seules véritables avancées de ce congrès. Le reste est assez flou .
Olivier Véran, ministre de la Santé, a oublié dans un premier temps de parler de la CPS. Puis, il a concédé que les cas de cancers reconnus par le Civen feront l’objet d’une indemnisation de la caisse maladie française à la caisse polynésienne. Soit une centaine de cas sur les 9 000 malades pris en charge entièrement par la CPS .


Le ministère des Outre-mer Sébastien Lecornu a tenté dans un long exposé de masquer les divergences qui sont apparues au cours des débats. Il a parleé d’une nouvelle approche grâce à un Président jeune. Mais il a refusé absolument de présenter une demande de pardon aux Polynésiens.

Déception


Les directeurs du Civen et du CEA, également présents, ont pris la parole pour dire à quel point les révélations des auteurs du livre "Toxique" sont fausses. Leurs interventions ont été consacrées à la minimisation des conséquences des essais nucléaires.
Ce qui interpelle dans cette conférence orchestrée par trois ministres de la République (armées, santé, outre-mer) c’est qu’aucun Polynésien n’y participe. Pas même le premier d’entre eux, Édouard Fritch, qui a dit dans son discours d’ouverture que : "sans la préparer, le CEP a projeté la Polynésie dans un nouveau monde avec une brutalité imparable".


Hier, après l’intervention du Président Macron, l’heure était encore à l’espoir d’un dialogue vraiment constructif.
Mais ce soir, la déception est palpable .
Les Polynésiens ont quitté la table ronde sans même honorer le cocktail qui avait été préparé à leur intention. Et leur silence en dit long sur une amertume non dissimulée.

Ecoutez le compte-rendu de la 2e journée par Brigitte Olivier :

Bilan de Reko Tika

 

Regardez le reportage de Brigitte Olivier :

 

L'entretien du Président Fritch après la table ronde :