Risque requins : les solutions des Calédoniens pour protéger les baigneurs

Le mieux est d'éviter de tenter le diable !
Pour faire face à la recrudescence des attaques mortelles de ces prédateurs, la Province sud, la mairie de Nouméa et les scientifiques cherchent des solutions pour protéger les baigneurs. Mais les convictions et les propositions divergent.

Comment protéger les Calédoniens des attaques de requins ? A cause de leur fréquence et de leur proximité des côtes, aller nager, kiter ou faire du paddle devient carrément anxiogène.

Après 3 ans de réflexion, la Province Sud et la mairie de Nouméa ont sorti un plan d'action de réduction du risque requins, dont celle de déclasser les bouledogues et les tigres de la liste des espèces protégées. "L'objectif est de dire certes ils sont protégés, mais d'un autre côté il y a des drames et il faut pouvoir éventuellement simplifier les choses en cas de nécessité de régulation", avance Maud Peirano, secrétaire générale adjointe à la Province Sud.

Les autorités de Nouméa prennent au sérieux ce risque-là.

L'association Sea Shepherd évoque un manque d'expertises scientifiques pour comprendre le comportement déviant de certains requins. "Les grands squales sont naturellement présents près des côtes. La Province Sud estime qu'ils sont en sur-abondance, nous on a un discours différent. Par contre, on aimerait avoir des études d'ampleur et sérieuses à ce sujet", rétorque Olivier Malnati, secrétaire de l'association Sea Shepherd.

Le centre de secours de la Réunion, partenaire de ce plan d'action, préconise de responsabiliser les plaisanciers et les pêcheurs. Un début éducatif. Comme par exemple demander aux pêcheurs de ne pas rejeter les "eaux de glaçage" du côté du marché de Nouméa, et de faire attention aux comportements pour ne pas accroître le risque requins.

Changer les comportements

Les associations environnementales préviennent que sans application de la réglementation, il n'y aura pas de résultat. "Il va falloir que l'humain change son comportement...en mettant en place des réglementations strictes et les faire appliquer", insiste Olivier Malnati, de Sea Shepherd. Et d'ajouter qu'il faudra "réglementer ces zones de baignade et de pratique de sports nautiques puisque l'on sait que pendant certaines périodes de l'année, le risque peut être accru notamment à cause des fortes pluies, sans jamais interdire aux gens de s'y rendre", regrette-il.

Trouver un équilibre

Le débat reste passionnel entre tentatives de protection des humains de plus en plus nombreux dans l'espace de vie des squales et protection d'espèces indispensables à un éco-système sain.

Par ailleurs, plusieurs associations ont déposé un recours contre les abattages préventifs de masse.

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