"Les Tuamotu-Gambier étaient le seul archipel non couvert par une compagnie du RSMA", a déclaré ce matin le colonel Fabrice Avenel chef de corps du RSMA. Depuis peu, c'est chose faite, un an après la promesse du chef de l’Etat Emmanuel Macron lors de sa visite officielle au fenua.
Ecole de la deuxième chance, le RSMA forme des jeunes gens et filles à un métier censé répondre aux besoins du marché économique où ils vivent. "Ce qu'on vise dans les archipels...c'est de permettre aux jeunes de devenir autonomes, d'avoir suffisamment de compétences dans différents domaines, sans être spécialistes, mais ils pourront intervenir dans différents domaines pour pouvoir trouver un emploi ou créer leur propre activité. A Hao, le choix qui a été fait c'est d'avoir une activité tournée vers la terre et la mer, mais avec un objectif de développement durable, c'est -à-dire qu'on va les aider à ne pas surconsommer ce qui est plutôt bien adapté au contexte des Tuamotu", a expliqué le colonel.
Donner les clés de l'autonomie
Après avoir passé leur permis de conduire de véhicule léger avant de venir à Hao, où là-bas "ils vont passer le permis côtier et auront le choix entre 2 filières : l'une sur l'agriculture dans les régions chaudes, et l'autre d'agent polyvalent de restauration. De quoi pratiquer de l'auto-subsistance et de transformer les fruits et légumes qu'ils auront fait pousser" pour ensuite les vendre.
Après leur arrivée au camp d'Arue pour leur formation initiale militaire et une remise à niveau en français et en mathématiques, et après avoir passé leur permis de conduire, ils sont donc arrivés à Hao "où ils construisent leur propre compagnie", notamment en fabriquant entre autres la serre grâce à laquelle ils vont apprendre à cultiver.
Le but est que ces jeunes des archipels "restent dans leur archipel pour qu'ils puissent dynamiser leur île d'appartenance", a insisté le colonel Avenel, "qu'ils reviennent chez eux, avoir des compétences complémentaires, qu'ils puissent être employés par leur famille, et contribuent au développement économique ou du moins créent une économie de subsistance viable".
Hors de question de les attirer à Tahiti pour y rester, "au contraire la mission est de les maintenir dans l'archipel (d'origine), avec le maximum de compétences et qu'ils y soient autonomes en participant à la vie économique locale".
"La plupart des jeunes qui viennent nous voir sont en général en grande difficulté et c'est une véritable satisfaction de constater que le temps qu'ils passent au RSMA leur est bénéfique", a remarqué le colonel Avenel. Le suivie de l'armée près leur sortie du SMA est de deux ans.
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