Vérifier la coque, huiler la barre, faire la révision du moteur... Avant le départ pour les îles sous le vent début avril, Magalie Jeanteur s'assure que le Tuati Manuia soit fin prêt. Le voilier de 36 pieds abrite aussi une montagne de matériel médical : « C'est pour faire face à mes propres problèmes à bord, explique le médecin : s'il y a des équipiers qui se blessent, ou bien dépanner à l'escale s’il y a des plaisanciers ou des personnes qui en ont besoin, mais c'est à titre personnel. Ça me permet de rendre service le long de mon chemin. J'ai déjà aidé des gens qui n'avaient pas de pharmacie. »
Pour Magalie, hors de question d'aller dans les îles pour marcher sur les plates-bandes des autres médecins. L'idée de cette mission est avant tout de répondre à leurs besoins : « j'ai aussi des petits mannequins qui ne prennent pas beaucoup de place. Je les utilise quand l'enseignant ou le soignant a envie de faire du secourisme. On sort ça et on montre dessus, c'est facile. Ça permet d'éduquer les enfants au secourisme de façon bénévole ».
Trouver des solutions aux problématiques des médecins des îles
L'objectif premier de Magalie et son association Trait d'union soignants des îles, c'est de partager avec les soignants isolés et de créer une communauté : « c'est assez étonnant de voir qu'un médecin d'Ouessant peut échanger avec un médecin de Guadelooupe et qu'ils ont les mêmes problématiques : sur le recrutement, sur le fait de garder des soignants plus longtemps etc. Après, une fois qu'on aura fait tout ça, on pourra témoigner et travailler sur des sujets pour apporter des solutions peut-être ou en tout cas espérer aboutir à quelque chose qui soit vraiment utile pour tous ces soignants qui sont formidables on va dire ».
Un voyage et des rencontres qui passeront aussi par les Tuamotu et les Australes jusqu'en juin. Magalie et Tuati Manuia mettront ensuite le cap sur Wallis et Futuna et la Nouvelle Calédonie.