Pas facile de convertir les Polynésiens au covoiturage. En dépit de son intérêt écologique et économique, ils préfèrent encore s’acheter un vélo à assistance électrique. En ville, par exemple un magasin en a vendu 700 depuis le debut d’année dont une quinzaine à la police municipale de Papeete. Seul problème : le manque cruel de pistes cyclables. "Il n'y en a pas beaucoup et quand elles existent, ça va être un ramassis de tout ce qui va être un petit peu sale, des bouteilles cassées, des morceaux de fil de fer...Donc c'est un coupe-gorge pour les pneus. Mais malheureusement et heureusement, c'est la meilleure manière de désengorger la ville", constate Mehdi Gabrillargues, gérant de E Bike Polynésie.
Les vélos discount aussi ont leur clientèle. Si leur durabilité laisse encore à désirer, ces deux-roues jetables sont-ils véritablement écolo ? "Beaucoup de personnes viennent nous voir et qui ont acheté ça, peut-être 60 000 cfp, et qui sont déçues parce qu'au bout de 3 mois, ils n'ont plus rien. Peut-être le pas vers un vélo qui va durer plus longtemps, qui est réparable, qui a des garanties, qui a du SAV", ajoute Medhi Gabrillargues.
Développer les pistes cyclables
Aucune pollution à l’energie fossile et silencieuses… Les motos électriques de Torea séduisent de plus en plus les jeunes et moins jeunes. Depuis l’an dernier, son chiffre d’affaires a doublé. Quant aux batteries usagées, il s’engage même à les récupérer. "C'est une alternative. Après mes modèles, les gens peuvent faire de la route et en même temps, aller en montagne. Et c'est surtout le bruit, car tu vas en montagne et tu ne déranges personne avec ces motos qui ne font vraiment pas de bruit", précise le gérant.
Un bon point pour ces entreprises qui sont exonérées de taxes par le gouvernement. Et pour motiver les cyclistes, le ministre de l’Equipement prévoit d’aménager prochainement une piste cyclable en zone urbaine. "Nous avons pour projet dès l'an prochain de démarrer un chantier de piste cyclable qui s'étendra de Carrefour Auae jusqu'à Motu Uta. Sur la zone urbaine, il y a quand même beaucoup plus de personnes, notamment situées en plaine, et si on veut réduire le nombre de véhicules sur la route, il faut également prioriser. C'est pour cela qu'il est judicieux d'intervenir au moins en zone urbaine", détaille Jordy Chan.
En attendant le lancement du chantier, la Polynésie est encore loin de ses objectifs de réduire le nombres de voiture privées sur les routes…