Singapour : M. Brotherson discute eau potable, traitement des déchets et éducation

Le président Brotherson en pleine discussion avec Grace Fu Hai Yien, ministre du Développement durable et de l’Environnement de Singapour.
Le président de la Polynésie est en déplacement à Singapour depuis hier. Un voyage de 15 jours programmé depuis plusieurs mois pour y rencontrer, entre autres, des investisseurs. Si dimanche a été une journée consacrée à l’hébergement hôtelier, ce lundi Moetai Brotherson a entamé la semaine par ses visites institutionnelles pour discuter d'eau potable, de recyclage des déchets ou encore du modèle éducatif de Singapour.

Deux rencontres gouvernementales étaient inscrites à son agenda du lundi 18 mars : Grace Fu Hai Yien, ministre du Développement durable et de l’Environnement, et Dr. Maliki Osman, ministre auprès du Premier ministre, vice-ministre de l’Éducation et vice-ministre des Affaires étrangères de Singapour.

Accompagné de Guillaume Colombani, conseiller technique au tourisme, de Warren Dexter, conseiller technique à la fiscalité du ministre de l'Économie, de Mareva Lechat Kitalong, directrice du service de la Délégation aux affaires internationales, européennes et du Pacifique (DAIEP), Moetai Brotherson a bénéficié dans un premier temps d’une présentation sur la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie à Singapour, relate un communiqué du gouvernement.

Exportations et décarbonation

Il s’est rendu pour cela au ministère du Développement durable et de l’Environnement en charge des Relations commerciales. Pendant près de deux heures, Grace Fu Hai Yien, lui a exposé les différents dispositifs permettant à la cité-Etat de fournir de l’eau potable à ses 5 454 566 habitants. 70% plus petite que Tahiti, l’île de 726 km² ne dispose d’aucune source. Elle puise majoritairement son eau de son pays voisin, la Malaisie, de la collecte d’eau de pluie, de la désalinisation par le biais d’osmoseurs inversés et du recyclage de ses eaux grises (usées). Elle recourt à des systèmes technologiques ultramodernes inspirés du Japon et de la Corée qui participent à lutter contre le gaspillage.

La ministre a également, volontiers, partagé sur les questions de traitement des déchets, du tri sélectif et de l’énergie. L’île n’offre pas suffisamment de foncier pour développer l’agriculture et l’industrie, en conséquence l’exportation compte pour une grande part dans la balance économique de l’île. Décarboniser est donc devenu en quelques décennies l’action prioritaire du gouvernement. Cela se traduit par la construction de bâtiments écologiques et durables. Une urbanisation rendue possible dans la mesure où le gouvernement possède 80% du foncier. La stratégie vise donc également à valoriser la commercialisation des déchets recyclés pour tendre vers une gestion saine.

Moetai Brotherson salué par le Dr. Mohamed Maliki Osman, ministre de l’Éducation et des Affaires étrangères.

Après un échange protocolaire de présents qui a clôturé la première visite pour un président en exercice à Singapour, Moetai Brotherson s’est rendu au ministère de l’Éducation et des Affaires étrangères. Sur place, il s’est entretenu pendant plus d’une heure avec le Dr. Mohamed Maliki Osman. Ensemble, ils ont évoqué la question de l’éducation et le modèle qu’a privilégié le gouvernement de Singapour : l’école publique. 80% de la jeunesse singapourienne est scolarisée dans des établissements scolaires publics. L’Éducation représente 20% du budget du pays.

Il finance, forme et accompagne ses jeunes salariés de plus de 40 ans et ses fonctionnaires. Une action qui permet de limiter le risque de fuite des cerveaux.

À l’issue de leur entretien, le ministre a invité le président Moetai Brotherson à se rendre ultérieurement auprès de diverses agences gouvernementales, notamment le
gouvernement de la Technology Agency, le Public Utilities Board, la Singapore Agency et le Singapore Tourism Board.