Solène Belaouar : la justice de proximité, "un très grand défi" pour la Polynésie

Solène Belaouar, procureure de la République
Solène Belaouar, procureure de la République depuis six mois en Polynésie française, était l'invitée du plateau de Polynésie la 1ère, jeudi 15 février. Justice de proximité, violences intrafamiliales, ICE, différentes problématiques ont été abordées.

Elle l'avait annoncé lors de la rentrée solennelle, le 26 janvier dernier. Développer la justice de proximité est une priorité. L'objectif : rapprocher la justice du citoyen. "Sur le territoire de la Polynésie française, c'est un très grand défi." Plusieurs sections détachées ont été développées, une Nuku-Hiva, une pour les archipels des Tuamotu, Gambier et des Australes, et une à Raiatea. Cette dernière a été rénovée, les travaux ont duré dix-huit mois avec une participation de 164 millions Fcfp de l'État.

"C'est la traduction, je pense, aussi d'un accroissement réel de l'activité judiciaire dans les îles Sous-le-Vent en matière civile comme pénale"

Solène Belaouar - procureure de la République

Au-delà du confort des agents, cette section permet d'apporter un service de meilleure qualité au justiciable estime la magistrate. "C'est la traduction, je pense, aussi d'un accroissement réel de l'activité judiciaire dans les îles Sous-le-Vent en matière civile comme pénale. La section détachée a pour vocation d'intervenir toutes les îles Sous-le-Vent". Cette section comprend un vice président et un greffe à demeure. 

Autre dispositif mis en place par la procureure depuis son arrivée : le rappel à l'ordre par le maire. Un outil déjà actif à Raivavae et Rapa, aux Australes, et qui doit être développé dans d'autres îles de la Polynésie. Il vient en complément des sections détachées et des actions du délégué du procureur. "J'ai signé un protocole avec quatre communes, ce sera amené à se développer. Très prochainement nous signerons un protocole avec la commune de Bora Bora". 

Une coordination internationale qui se développe

Le trafic d'ICE est l'autre grande priorité du parquet. Dans son discours lors de l’audience solennelle du tribunal de Papeete, le procureur général, Thomas Pison, a lancé un "cri d’alarme", un de plus, face au trafic d’ICE grandissant et à l’augmentation des délinquants armés. En quelques années, le taux de saisies de méthamphétamine en Polynésie a explosé. 24 kilos ont été saisis en 2023 contre quelques grammes il y a sept ans. Des saisies importantes mais qui ne préjugent pas de l'ensemble du produit qui peut rentrer sur le territoire, selon la magistrate. 

La procureure a souhaité insister sur l'action coordonner des services d'enquête. "Police, gendarmerie, douane... Il y a l'action de l'office anti-stupéfiant [NDLR : OFAST] qui a été créée en 2021 et qui est croissant, et puis une coordination internationale qui se développe. Et elle produit des résultats"

Pôle spécialisé pour les violences intrafamiliales

Les violences intra familiales, autre axe important de la politique du parquet. Avec cet objectif d'améliorer l'aide et l'accompagnement pour mieux protéger les victimes et éviter la récidive. "Depuis le début d'année, il y a un pôle spécialisé de lutte contre les violences intrafamiliales qui a été créé à Papeete. Ça a toute mon attention évidemment". 

Solène Belaouar, procureure de la République ©Polynésie La 1ère