La technologie Starlink au service de l'internet haut débit frappe aux portes de la Polynésie. Pas d'autorisation ni d'interdiction formelle à ce jour pour les particuliers de s'abonner, pourtant un habitant de Raivavae s'est vu refuser l'entrée du matériel que les douanes l'avaient pourtant autorisé à commander.
C'est une petite parabole rectangle révolutionnaire... 50 cm et 4kg posés sur votre toit ou votre balcon, un routeur et vous avez de l’internet haut débit sans coupure, à plein temps et à prix cassé.
La technologie Starlink, du milliardaire Elon Musk est déjà présente dans 150 foyers de Wallis, les habitants ont ramené la parabole dans leur valise. Elle est aussi autorisée aux Antilles mais en attente en Polynésie. Les habitants de Raivavae en rêvent : Marcel Popp a bien tenté d’importer l’équipement pour s’abonner en ligne, mais la douane lui a demandé de renvoyer l’antenne parabole ou de la détruire. « Le problème c'est que la douane m'écrit le 27 juillet pour me dire que finalement le matériel n'est pas autorisé sur le territoire, explique-t-il ».
Comme dans des milliers d’autres coins reculés dans le monde, Raivavae a ses zones blanches, coupées totalement d’internet. Linda Tumarae Propriétaire d'une Pension de famille de Raivavae fait face à ce problème toute l'année : « C’est impossible. Je n'ai pas de vini / téléphone, ça ne capte pas dans cette zone. Internet, je n'ai même pas un giga ». « Pour pouvoir se connecter, ajoute Pierre Sausseau, habitant de Raivavae, il faut aller de l'autre côté de l'île pour se connecter au wifi de la poste ».
On va travailler avec eux. Après c'est la réglementation qui s'applique. Nous, on est ouverts [...] On a intérêt à travailler avec eux, comme Orange a conclu un partenariat avec eux en métropole.
Jean-François Martin président-directeur général d'OPT
L’OPT a déjà signé un partenariat avec le concurrent de Starlink, One Web, mais seulement pour accueillir les 18 antennes de l’opérateur satellitaire à Papenoo. Aucun abonnement pour les Polynésiens n'est encore prévu à ce jour. S’agissant de Starlink, l’OPT se défend de vouloir boycotter la société. « C’est complètement faux, affirme Jean-François Martin président-directeur général d'OPT. On va travailler avec eux. Après, c'est la réglementation qui s'applique. Nous, on est ouverts [...] On a intérêt à travailler avec eux, comme Orange a conclu un partenariat avec eux en métropole ».
Moetai Brotherson, Président du Pays précise les modalités de collaboration avec la société du multimilliardaire : « Si on est en confrontation directe, ça va être très difficile, il faut chercher des partenariats ».
L’usage de Starlink sur un voilier est toléré en Polynésie. 40 000 Francs pour l’équipement et 5000 francs d’abonnement mensuel pour une connexion cent fois plus rapide. Paco Propriétaire d'un voilier parle de révolution : « Avec Starlink, on a internet full power en permanence, pour un coût moindre. Communiquer avec les proches, la météo ».
Starlink c’est un million d’abonnés dans le monde dont 10 000 en France. En Polynésie, Les télécommunications sont de la compétence du Pays et l’attribution des fréquences de compétence de l'État. Quel sera le choix des autorités pour connecter les Polynésiens ? Affaire à suivre.