Du monde et plein d'activités pour ce Matavaa ! A Nuku Hiva, les 300 élèves et les enseignants des écoles de tous les villages de l’île se sont réunis sur le site de Taipivai pour ce 1er festival alliant parfaitement la culture marquisienne et de multiples champs disciplinaires tels que :
L’éducation au développement durable et l’exploration du monde à travers la préparation et la plantation de plants d’arbre à pain par les enfants.
La langue orale ou encore les arts visuels à travers les tapatapa (art oratoire marquisien).
Les traditions culinaires à travers la préparation et la dégustation d’un umukai (four marquisien) et notamment de plusieurs préparations à base de fruit à pain typiquement marquisiennes comme le kaaku ou encore la popoi.
Puis la langue marquisienne à travers les chants traditionnels.
Des chants utiles aussi aux danses. En effet, chaque école de Nuku Hiva a ainsi proposé une prestation de danse digne des grands matavaa de l’archipel, le tout avec des finalités culturelles et éducatives clairement affichées par les enseignants. "On a voulu mettre en avant les danses typiquement marquisiennes et les enseigner à nos élèves parce qu'on se rend compte qu'elles leur sont méconnues. En apprenant les mélodies de chaque danse, on espère que plus tard quand l'enfant entendra une mélodie saura identifier la danse", précise Teata Teikikaine enseignante de l’école de Taipivai.
Savoir danser mais aussi pouvoir manger grâce à l'arbre à pain. Depuis le début de l’année scolaire, toutes les écoles des Marquises ont travaillé simultanément sur le thème de l’arbre à pain, un thème qui logiquement est devenu celui du Matavaa des écoles. Un choix loin d’être anodin comme l’explique Aline Heitaa Archier, inspectrice de l’éducation nationale en charge des Marquises : "C'est aussi à l'école à sensibiliser les enfants sur le fruit de l'arbre à pain, qui leur appartient. Ce fruit qui fait qu'aujourd'hui ils sont là. Puisque c'est ce fruit qui a permis au peuple marquisien de sortir d'une grande famine il y a 150 ans". "Le spectacle met en avant les valeurs de l'arbre à pain aux temps anciens, c'est-à-dire que cet arbre avait une importance capitale puisqu'il était exploité à tous les niveaux : pour se nourrir, pour fabriquer des tambours, pirogues, cercueils, et aussi pour se vêtir avec le tapa", ajoute Yolène Huet enseignante de l’école de Aakapa.
Ce 1er festival a été initié par Aline Heitaa Archier, elle-même originaire de de Hiva Oa. Cette dernière a à cœur la réussite de tous les enfants de l’archipel. "C'est une journée qui relie tous les enfants des îles Marquises en un même site pour faire rayonner la langue et la culture marquisienne, [mais aussi] la langue et la culture française parce que l'objectif de l'école est que nos enfants puissent maîtriser leur double langue et leur double culture", explique l'inspectrice de l’éducation nationale.
Un premier festival des arts des écoles de la terre des hommes qui, devant le vif succès remporté grâce aux parents d’élèves et aux touristes venus nombreux, sera probablement reconduit l’an prochain, en tout cas c’est le souhait des enfants et de leurs parents. "C'est une journée sympa, bien parce qu'on peut rencontrer ceux des vallées, et aussi de revoir d'anciens camarades qui sont partis dans une autre école, et de les voir danser, c'est bien aussi !", souligne la jeune Puahinano, élève de CM1 de Taiohae. "J'ai bien aimé parce qu'on a planté 4 mei, on chante, on danse et j'aime bien ça", avoue Metaki élève de CM1 de l’école de Patoa.
A l'année prochaine, donc.