La Polynésie française recense officiellement 30 suicides par an, sur une population de plus de 280 000 habitants. Les tentatives de suicide, elles, sont estimées à plus de 200 par an. Des chiffres "certainement sous-évalués" selon Maya Rereao, psychologue clinicienne. Face à ce constat, une formation adressée aux professionnels - médecins et psychologues - a démarré lundi 28 février, jusqu'à jeudi. Cette formation vise à mieux comprendre les facteurs de risques et améliorer la prise en charge pour éviter au maximum les passages à l'acte.
Au fenua, les suicides sont le plus souvent liés à des problèmes familiaux ou conjugaux. Le suicide peut aussi être le fruit d'un traumatisme - des antécédents d'agressions par exemple. 82% des victimes ont entre 18 et 29 ans.
L'association SOS Suicide vient en aide aux personnes en souffrance. Une ligne verte gratuite fonctionne 24 heures sur 24 : le 44 47 67. Au bout du fil, des agents sont à l'écoute de quiconque leur demande de l'aide. Ils peuvent ainsi "évaluer" le niveau suicidaire de l'appelant et intervenir en fonction. Dans ce sens, SOS Suicide travaille en lien étroit avec les pompiers et la police municipale.
L'association peut proposer un suivi psychologique aux personnes en souffrance mais aussi aux familles touchées par le suicide d'un de leur proche et le traumatisme qu'un tel acte peut engendrer.
"Ce n'est la faute de personne, c'est la faute de la personne qui a décidé de passer à l'acte", avait sagement rassuré Annie Tuheiava, présidente de l'association SOS Suicide, lors de son intervention dans notre matinale radio du 10 février dernier.