Un camion-frigo flambant neuf à 20 millions de FCP. La chambre d’agriculture ne cache pas sa fierté. Avec cet investissement, elle parie sur la filière frais et surgelés à partir de cette année. Selon Marc Fabresse, secrétaire général par interim de la Chambre d'Agriculture et de la Pêche Lagonaire, "quand on a des périodes de surproduction, où on arrive pas à valoriser les produits, le surgelé est une bonne méthode, elle permet d'améliorer la conservation et les ressources historiques pour les agriculteurs".
De Papeete à Tubuai
Et ce n’est pas fini: une unité d’agro-transformation doit bientôt voir le jour à Tubuai, pour traiter les carottes. Une dizaine d’ateliers-relais dédiés à la transformation agricole sont en construction à Tahiti et dans les îles. Pour le moment, la filière surgelée locale compte surtout des produits vivriers (manioc, taro, uru…) testés à la direction de l’agriculture. Pour les producteurs, cela demande de l’investissement et une certaine technicité.
Démonstration avec Corinne Laugrost, responsable du pôle agro-transformation à la direction de l’agriculture: "un produit qui a eu la chaine du froid cassée, cela peut donner du givre à l'intérieur, c'est à dire que le produit s'est légérement réchauffé, il a condensé de l'eau et quand ça redescend on trouve de la glace. Et ça, c'est pas très bon".
Anticiper les besoins des consommateurs
Du côté des produits de la mer, le congelé s’affiche comme une étape indispensable pour suivre les volumes de pêche. Mais ce mareyeur spécialisé dans l’extra-frais ne parie pas encore sur cette filière, un peu incertaine. L’avantage du congelé ou du surgelé, c'est qu'on est capables d'absorber ces périodes de surproduction" explique Yann Ching, mareyeur, "et c'est important dans notre métier pour ne pas perdre de la marchandise. L'inconvénient c'est que cela coûte cher de traiter du surgelé en Polynésie Française, à cause du coût de l'énergie".
En période d’inflation, le surgelé a enregistré la plus forte hausse des prix : +20% en 2023, selon une enquête NielsenIQ. Le leader français du surgelé va ouvrir ses portes dans quelques semaines, à Pirae. La chambre d’agriculture espère y retrouver des produits locaux.