Suspension de la loi sur le médecin traitant : professionnels et patients plutôt satisfaits

Du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2024, l'obligation de passer par un médecin traitant sera suspendue.
Le conseil des ministres du 14 septembre dernier a décidé de suspendre la loi sur les médecins référents. Une décision qui satisfait les professionnels de santé mais aussi et surtout les patients.

Dans la salle d’attente d'un médecin généraliste, la nouvelle de la suspension de la loi sur l'obligation de passer par un médecin traitant avant de se rendre chez un spécialiste provoque un véritable soulagement. Plus besoin de payer 2 fois. "Actuellement, on doit d'abord aller voir le médecin traitant, donc payer d'abord une première consultation, et ensuite, si on en a besoin, il nous oriente vers un spécialiste qu'il faudra aussi payer. En réalité, on paye deux fois. Là, on pourra aller voir directement le spécialiste, donc payer une seule consultation", estime une patiente.

C’est une loi qui devait être appliquée en Polynésie dès 2019, mais qui ne l'a été qu'en 2020. Deux ans plus tard, les effets escomptés par le gouvernement ne sont pas atteints, c’est-à-dire optimiser le parcours de soins et surtout suivre le dossier du patient de A à Z. 
Cette loi aussi avait été portée en justice par les professionnels de santé car jugée trop lourde et compliquée. 

"Aucune économie"

Ces derniers ont eu gain de cause sur notamment, le fait de changer de médecin référent 48 heures après le premier. Pour le docteur Didier Bondoux, cette loi était une fausse bonne idée. "Pour le moment, la loi est suspendue...Pour une fois qu'on revient en arrière sur une loi qui ne montre pas ses effets, c'est bien. Mais ,on se rend compte en Métropole mais c'est un principe qui n'a fait faire aucune économie", remarque le praticien. 

Selon le docteur Bondoux, "c'est un principe qui n'a fait faire aucune économie" en Métropole.



2 ans de suspension donc à partir du 1er janvier 2023 et jusqu’au 31 décembre 2024, le temps pour les dirigeants de la CPS de trouver de nouvelles pistes afin de mieux optimiser et adapter les soins aux habitants de la Polynésie. "Trouver des solutions en matière de prévention, de paniers de soins afin de  fixer des normes concernant des ordonnances un peu compliquées", ajoute Patrick Galenon, président du conseil d’administration de la CPS. 

Et à partir du 1er octobre, les cotisations maladie doivent baisser. Mais les médecins généralistes annoncent déjà que les consultations qui n’ont pas augmenté depuis 11 ans, pourraient l’être dans les jours prochains.