Des va-et-vient incessants. Le signe d’une bonne santé des ruches. A l’intérieur de l'une d'elles, près de 60 000 abeilles qui peuvent produire entre 15 à 25 litres de miel. Une colonie qui est elle seule toute une industrie. Elle appartient à Hoani, apiculteur depuis 2014. A ce jour, il possède un cheptel de 100 ruches. "Cela fait longtemps que l'on entend parler de la loque américaine. Personnellement à Moorea, je n'en ai jamais vue, donc je suis content qu'ici mes abeilles vont bien. Je sais que la loque est une maladie très contagieuse, qui peut être dangereuse pour les abeilles", précise Hoani MARESCOT, apiculteur professionnel.
Dangereuse, le mot est faible. Infectée par la loque américaine, une colonie peut disparaître en à peine une semaine !
S'il y a "des opercules qui sont affaissés, ce qui veut que la larve à l'intérieur est morte, et à côté les cadavres des nymphes tuées par la bactérie...Un autre signe de la présence de loque, c'est l'odeur. Ca sent mauvais quand on l'ouvre, c'est une odeur un peu acide", explique Olivier ESNAULT, directeur du Groupement de défense sanitaire animale de Polynésie française.
Après inspection des cadres, Olivier, vétérinaire épidémiologiste, est formel : dans le cheptel de Hoani, il n'y a heureusement pas de présence de loque américaine.
Autre lieu, autres ruches. Bien plus au centre de l’ile, à Opunohu. Ici, les ruches sont utilisées à des fins pédagogiques. Laetitia VANNESSON voit d’un bon œil la visite du GDSA. "On est vigilant et on fait attention quand les ruches sont ouvertes, un bilan est fait après chaque ouverture de ruche. Evidemment, un regard extérieur va nous apporter à la fois des conseils pour améliorer nos pratiques, et une mise en garde si quelque chose ne va pas", détaille Laetitia, responsable de l’exploitation agricole du lycée d’Opunohu.
Malheureusement, la loque américaine n’est pas le seul prédateur des abeilles. "Il y a des prédateurs comme les fourmis, de feu ou folles, qui attaquent la colonie. Des prédateurs que l'on trouve ici le plus à Moorea", estime Hoani MARESCOT.
Après le contrôle des cadres, Olivier ESNAULT récupère deux spécimens à chaque fois pour analyse. "S'il y a eu par le passé des échanges entre Tahiti et une autre île, on dit aux apiculteurs de Tahiti : attention, n'exportez pas vos reines. Et aux apiculteurs des autres îles : n'importez pas d'abeilles et de reines, travaillez avec ce qui existe sur les îles".