Les "hikikomori"…au Japon, ces jeunes, des hommes en majorité, choisissent de vivre en retrait de la société. Ils ont en moyenne 34 ans. Ils ne font pas d’études, n’ont pas de travail, ne sortent pas pendant au moins 6 mois et restent souvent à la charge de leurs parents. Les mangas et les jeux vidéo sont des facteurs aggravants. Mais les causes, mal cernées, seraient la pression sociale, l’individualisme et la pression professionnelle au Japon.
Il ne s’agit donc pas d’une pathologie mentale, mais d’un choix. Les hikikomori mangent et dorment normalement. Ils se sentent bien, tant qu’ils restent chez eux. Il est donc très difficile d’entrer en interaction avec eux.
Le psychiatre spécialiste de ce syndrome, le Dr Tadaaki Furuhashi, suit 300 jeunes au Japon. Il est de passage en Polynésie. "Au Japon, il y a au moins 1 million 200 000 hikikomori. C’est un problème économique. Le petit nombre de personnes qui travaillent doivent supporter, soigner le grand nombre de personnes qui ne travaillent pas. C’est un problème économique", explique Tadaaki Furuhashi, maître de conférences à l’université de Nagoya et psychiatre.
1% de la population au Japon
Les médecins estiment que les hikikomori représenteront 10% de la population japonaise dans 30 ans.
En Polynésie, il n’existe aucun chiffre. Mais l’association SOS Suicide a déjà reçu des signalements. "Il y a des cas de retrait social qui sont signalés par les familles qui se plaignent d'avoir un proche qui se cloître chez lui pendant des semaines, des mois, sans réussir à lui faire retrouver une vie sociale normale. On peut dire que le phénomène commence à arriver en Polynésie", précise Nathalie Colin-Fagotin, psychologue.
Le Dr Tadaaki Furuhashi donnera une conférence ce soir sur ce syndrome du retrait social, à la mairie de Pirae. Il rencontrera également 3 associations de prévention du suicide et de la santé mentale et prévoit de rendre visite à des jeunes patients.