Des mois d’entraînement et de préparation qui partent en fumée pour Hava’i, du club de taekwondo de l’AS Taputapuatea. À une marche de la Coupe de France minime à Marseille, vendredi 3 mai, sa participation est refusée à la pesée malgré son accréditation accordée quelques jours plus tôt.
"Je me suis préparée, j'allais courir dans le froid presque tous les jours. Je devais perdre mon poids, quand je suis arrivée là-bas, on m'a dit que je ne pouvais pas me peser parce que j'étais disqualifié sans aucune raison (...) J'ai été triste et j'ai pleuré", confie la jeune sportive, actuellement en Métropole.
Encore émue par cette expérience, elle témoigne aux côtés de ses parents. Son père, Paraita Brothers est aussi son coach. "Le 1er mai 2024, nous avons reçu les accréditations de l'athlète et du coach aussi. Ce qui fait qu'on a l'accord de participer à la Coupe de France mais arrivée sur les lieux de compétition on lui dit que non ce n'est pas possible", raconte le père de famille qui ne cache pas sa déception.
En cause : un bras de fer entre les deux fédérations polynésiennes. Hava’i appartient à la fédération Polynesia Taekwondo, délégataire de service public. Cette délégation peut envoyer des athlètes aux Jeux du Pacifique. Mais seule la Ligue de Taekwondo, affiliée à la Fédération française, peut participer aux compétitions dans l’Hexagone.
"Ce n'est pas une question que j'ai refusée, c'est une question qu'il faut suivre les règles. À un moment donné, je ne peux pas accorder à une athlète qui n'a pas participé à nos évènements, à participer à la Coupe de France. C'est malheureux pour cette athlète, et j'en suis désolée, mais à un moment donné, il faut que tout le monde suive les règles. Si tout le monde fait ce qu'il veut, c'est l'anarchie", estime Myrthana Tiaoao, présidente de la Ligue de taekwondo.
Sans Hava’i sur le tatami, la Polynésie n’a pas été représentée à cette Coupe de France. Même problème mi-avril avec deux jeunes athlètes d’un club de Faa’a. Les guerres de fédérations sont similaires en boxe et en escrime, sans aucune perspective de réunification pour le moment.