Clap de fin de la Tahiti Pride Week. Mais un public clairsemé pour assister au spectacle donné samedi soir dans les jardins de Paofai.
Karel Luciani, le président de l’association cousin cousine, dresse un bilan positif de cette première édition Tahiti Pride Week devant un public peu nombreux mais ravi. "On est comblé et très heureux, tout s'est bien passé, la magie a opéré, on clôture et on est content", déclare le président de l’association Cousins Cousines de Tahiti.
Même si le regard de la société porté sur la communauté LGBT a évolué, il reste encore beaucoup à faire. "Sans tabu on parle de ça, on est plusieurs de mes amis à faire partie de cette communauté, franchement on parle normalement de ça", déclare la jeune Mila. "Non, rien n'a changé...sur mon fils [transgenre], je vois les gens qui le regardent d'un air...mais les autres je m'en fous carrément", lâche Fatima.
"Il y a encore trop de souffrance, on fait semblant, il y a vraiment besoin de faire progresser le regard des personnes sur notre communauté, et l'acceptation est notre but final, nous sommes des personnes normales", insiste Karel Luciani.
Si les textes législatifs ont évolué ces dernières années en faveur de la communauté LGBT, avec notamment le mariage pour tous ou encore la PMA, les membres de l’association regrettent que les mentalités n’aient pas réellement changé au fenua.
"On n'est toujours pas accepté, je ne peux toujours pas tenir la main de mon compagnon dans les rues de Papeete...ce n'est toujours pas accepté...la société polynésienne est fortement chrétienne, et les valeurs chrétiennes sont toujours opposées à cette diversité. Il faut que les religions progressent...On est heureux aujourd'hui de voir que certaines communautés religieuses comme les sanitos font des avancées spectaculaires. Ils vont bientôt réfléchir au sacrement du mariage au sein de leur église", explique Karel Luciani.
L’association Cousins Cousines espère pouvoir pérenniser l’événement avec le soutien des pouvoirs publics et de la population polynésienne.