Tatutu : la réinsertion passe par la recherche d'emploi

Tatutu : la réinsertion passe par la recherche d'emploi
Pour la deuxième fois, le centre de détention de Tatutu organisait un job dating. Des "entretiens d’embauche accélérés" à destination de détenus formés aux métiers du bois pendant leur incarcération. Ils sont proches de la libération et pour préparer leur sortie, ils peuvent tenter de décrocher un stage.

C’est un entretien d’embauche un peu particulier. Les candidats sont incarcérés et l’échange se déroule à l’intérieur du centre de détention de Tatutu. "Je suis libérable en 2026. J'ai la possibilité de sortir en juillet, ça ne m'inquiète pas du tout. C'est mon travail qui va montrer qu'on peut me faire confiance", confie un des détenus qui participe à ces entretiens. 

"On a recruté un ancien détenu il y a cinq ans, qui est resté avec nous, il est parti il n'y a pas très longtemps. Ça s'est très bien passé. Ce qui s'est passé avant, ce n'est pas notre problème, ce n'est pas ce qu'on veut savoir ou qu'on recherche, le but est qu'ils aient une deuxième chance et qu'on est des personnes qui veulent travailler", explique Vincent Gerber, co-gérant d’une entreprise de charpente et menuiserie. 

"Quand je suis arrivé ici, j'ai demandé si je pouvais aller en entretien. J'ai réussi mon entretien, je suis entré en menuiserie. Au début, c'était plutôt pour passer le temps. À la longue, c'était plutôt enrichissant pour moi"

Un détenu de Tatutu

Ils sont sept détenus formés pendant leur peine à la menuiserie, la sculpture et la gravure. Ils se portent d’abord volontaires, avant d’être présentés par le centre de détention et sélectionnés par le SEFI. "Quand j'étais dehors, je faisais que de la maçonnerie. Quand je suis arrivé ici, j'ai demandé si je pouvais aller en entretien. J'ai réussi mon entretien, je suis entré en menuiserie. Au début, c'était plutôt pour passer le temps. À la longue, c'était plutôt enrichissant pour moi", confie détenu. 

"C'est difficile s'ils n'ont pas suivi de formation et qu'ils n'ont pas profité du temps d'incarcération pour faire quelque chose. S'ils en ont profité pour se soigner, apprendre à lire, à écrire, passer des diplômes, se former et travailler, ils sont employables à l'extérieur", explique Virginie Tanquerel, cheffe d’établissement du centre de détention de Tatutu.

Si les candidats ont réussi à convaincre, ils pourront effectuer un stage en entreprise à leur sortie de prison. L’objectif à terme est de décrocher un emploi pour se réinsérer au mieux.