Taxe sociale supprimée : davantage contrôlés, les prix ont-ils baissé ?

A y regarder de plus près, les prix n'ont pas vraiment changé.
Tous les commerçants de Polynésie ont-ils recalculé leurs factures sans la taxe sociale de 1%? C'est ce que vérifient les agents des affaires économiques depuis 15 jours...les retours sont plutôt positifs côté distributeurs et commerçants qui jouent le jeu. En revanche, les consommateurs, eux, ne constatent pas de baisse de prix.

"Cette taxe, c'est 9 milliards cfp qui ont été restitués, on va dire, à la population", déclarait dans notre matinale radio de ce lundi Tevaiti Pomare, ministre de l’Economie, du Budget et des Finances.

On a beau noter les prix de chaque produit et les regarder de plus près, quand on est consommateur, la baisse n’est pas flagrante et la facture des courses reste trop élevée. "Les prix sont toujours les mêmes, je ne vois pas du tout de changement. J'ai l'habitude de faire mes courses et de noter mes prix, je ne vois pas de changement", déplore une jeune mère de famille. "C'est à peu près pareil", préfère en rire un papa.

Liberté des prix

Les agents des affaires économiques contrôlent deux fois plus les commerçants et les distributeurs depuis la suppression de la taxe, les moyennes et grandes surfaces surtout, dans une quarantaine de magasins de Tahiti et des îles qui risquent une forte amende si la taxe sociale n’est pas supprimée : de 100 à 600 000 francs par produit. "On fait un relevé, on note les références du produit, le prix relevé en rayon, et ensuite la quantité de produits en rayon. Pour qu'après on puisse demander les factures pour pouvoir contrôler si le prix a bien été appliqué", explique une contrôleuse. "La répercussion s'est faite comme elle ne s'est pas faite sur les produits libres, car il faut rappeler aux consommateurs qu'en principe les prix sont libres. Il n'y a que 2 exceptions principales : les PGC et les PPN pour lesquels on encadre les marges", précise Sabine Bazile directrice générale des affaires économiques.

Avec oiu sans taxe sociale, la note est toujours salée.

Parmi ceux qui n’ont pas supprimé la taxe, le groupe Mac Donald’s, la faute à un bug informatique, car l’enseigne polynésienne est gérée par la Nouvelle-Zélande qui a oublié le restaurant d’Arue. Désormais en règle, le groupe va payer sa dette à la direction des impôts…mais ne promet pas de baisse de prix pour autant. "Nous on en répercute pas ces 1% ailleurs, par contre ce qu'on répercute malheureusement c'est la hausse du prix du carburant, la hausse du coût du transport qui a énormément augmenté ces derniers temps, c'est la hausse du prix des matières premières. On essaie autant que possible parce qu'on a des prix relativement bas, de la répercuter le moins possible. Maintenant, à un moment donné, on est quand même obligé de le faire", admet Maxime Antoine Michard, directeur général du groupe Mac Donald’s.

La taxe sociale rapportait 9 milliards cfp au Pays qui s’est engagé à ne pas augmenter la fiscalité pour la remplacer.

Le reportage de Natacha Szilagyi :

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