Te Hei Upo’o no Tahiti : pour que la couronne se perpétue

Dans toutes les couches de la société polynésienne, pour les grandes occasions ou pas, la couronne orne les têtes depuis la nuit des temps. Au-delà de l'accessoire, la couronne est un symbole culturel propre à la Polynésie.

Symbole de joie

Mais l'habitude d'en porter se perd peu à peu dans la sphère privée et aujourd'hui on associe plutôt la couronne aux spectacles de danses. Alors Tiarenui Ebb a décidé d'écrire pour que cette tradition ne soit jamais oubliée : 

"Les jeunes danseurs et danseuses continuent. Ils savent faire des couronnes, cela fait partie de leur prestation. Mais les jeunes générations globalement ne savent plus et ils n'ont pas une image réelle de l'importance de la couronne dans notre culture. Ils pensent peut-être que cela fait partie de notre folklore, que c'est collé au heiva, ou aux métiers du tourisme alors que non, la couronne existe depuis avant le contact avec les européens. Pour moi la couronne est synonyme de joie, de beauté et j'ai vraiment grandi dedans, il y avait tout le temps des fêtes dans la famille, ça faisait partie de notre quotidien" confie l'auteure. 

Les hommes aussi portaient beaucoup de couronne de fleurs, se remémore Tiarenui avec une pointe de nostalgie.

Un savoir-faire précieux

Dans son ouvrage, elle raconte l'histoire de la couronne, décrit les fleurs, leurs parfums et la joie qu'elles apportent. Trois chapitres et 200 pages qui nous apprenent également plusieurs techniques pour réaliser soi-même ses couronnes.

"C'est un livre qui a beaucoup d'images, j'ai voulu mettre en évidence la poésie, le charme de la fleur, les parfums -on ne peut pas dans un livre mais j'en parle en tout cas. Et par exemple, dans le permier chapitre, je montre plusieurs techniques de confection de couronnes et là, il y a des images pour savoir comment faire les couronnes, les couronnes en filet, les couronnes cousues, couronnes enroulées, couronnes tressées" détaille Tiarenui. 

L'auteure espère "revitaliser" l'image de la couronne et susciter plus d'intérêt pour cet accessoire. "Je pense aux femmes qui font des couronnes pour les vendre : ce sont elles les spécialistes de la couronne, ce sont elles qui détiennent le savoir, elles font des couronnes magnifiques, parfaites et si nous n'oublions pas la couronne, ces artisanes vont continuer à vivre et faire perdurer ce savoir-faire" conclut-elle.