Te maru ata : la guerre contre la petite fourmi de feu en passe d'être gagnée

Des drones pulvérisent des produits à la cime des arbres où les reines des petites fourmis de feu ont élu domicile.
Dernière phase d'épandage contre la fourmi de feu sur la zone du pk 18 à Punaauia. Une campagne qui a permis de traiter 50 hectares en 4 mois, financée grâce à une levée de fonds de propriétaires et la mairie de Punaauia. L'opération menée par l'association ornithologique Manu visait à protéger le monarque de Tahiti et c'est un succès.

Derniers préparatifs pour la fin d’une longue guerre contre la petite fourmi de feu à l’ouest de Tahiti. La zone de Te Maru Ata est aujourd’hui sauvée.

"On s'est attaqué aux 3 autres colonies sur 50 hectares, qui entouraient l'entrée des vallées à monarque, et ce que l'on va clôturer aujourd'hui est un cycle de traitement", déclare Caroline Beauvilain, de l'association Manu-SOP.

A te maru ata, le monarque est sauvé.

Avec 80 reines au m2 dans une méga-colonie, l’objectif est clair : éradiquer ces reines nichées à la cime des arbres et qui ont le pouvoir de s’auto-cloner. Pour ce faire, la méthode hawaienne est utilisée : du fipronil ultra-dilué, qui va permettre aux ouvrières de monter pour alimenter et par là même empoisonner les reines.

La préparation de l'insecticide.

Heureusement, le produit utilisé n'est pas toxique pour l'homme.    

Une guerre de drones contre des clones avec du matériel adapté. "Nous utilisons un drone qui peut emporter une charge de 4 kg de fourmicide", explique John Teipoarii-télépilote de drone.

La guerre des drones contre les clones.

Si les propriétaires alentour sont partie prenante dans cette lutte, l’association Manu réussit son combat pour la préservation du monarque de Tahiti, espèce endémique aujourd’hui en bonne voie de multiplication. "Le monarque se porte bien, on est à 128 adultes aujourd'hui en sachant qu'on est parti de 19 adultes, dont 12 qui se sont reproduits...Même si les nouvelles colonies ne sont pas totalement éradiquées, on va gagner entre 20 et 30 ans", ajoute Caroline Beauvilain.

Ecoutez-la :

Caroline Beauvilain

Un optimisme à modérer alors que la fourmi de feu est présente sur tout le territoire polynésien, un fléau pour l’agriculture que seule une volonté politique pourrait vraiment éradiquer.