Tevai Richmond, aux commandes des travaux du terminal de croisière

Tevai Richmond est conductrice de travaux chez Boyer depuis près de 10 ans.
Tevai mène de main de maître son premier chantier de marché public. Le terminal de croisière sur le front de mer...c'est elle. Conductrice de travaux chez Boyer, cette petite brune de 31 ans sait s'imposer dans ce monde d'hommes. Rencontre.

Derrière les gros chantiers de Boyer, quelquefois, il y a Tevai. Résidence Terupe, Keala ou encore Hana, et maintenant : le terminal de croisière international. Au fil des ans, elle voit naître les fruits de son travail. "Je vois mon année de travail se concrétiser et c'est très satisfaisant. C'est quelque chose qui va rester des années, je passerai devant tout le temps !" s'enthousiasme-t-elle. 

Dans le secteur du bâtiment depuis près de dix ans, elle est aujourd'hui conductrice de travaux. La jeune femme évolue dans ce monde d'hommes...avec beaucoup d'aisance. Car contrairement aux idées reçues, être une femme à cette place a bel et bien ses avantages. Elle n'a reçu que peu d'insultes sexistes, "il arrive même souvent qu'on me demande d'aller parler aux gars quand il y a des trucs à revoir, parce-que ça passe mieux." Pourtant, elles sont encore peu nombreuses, "ce serait bien si on pouvait avoir plus de filles !" pour la touche de douceur...et de rigueur. "Il faut avoir du caractère" conseille Tevai qui veut faire passer un message à toutes les femmes de Polynésie : "Affirmez-vous. On ne sait pas qu'on peut le faire jusqu'à ce qu'on le fasse. Ça m'a donné énormément confiance en moi."

Très peu de femmes travaillent dans ce "monde d'hommes" et pourtant, elles sont parfois mieux écoutées.

Évidemment, il faut se donner les moyens. Et si Tevai en est là aujourd'hui, c'est à force de travail et de persévérance. Les journées commencent très tôt sur les chantiers, les deadlines et le budget doivent être respectés. "Il faut gérer la pression, énormément de pression, du client, des patrons etc." Et forcément, les problèmes s'enchaînent : dalle bétonnée au mauvais endroit, manque de matériel au niveau local et difficulté à l'acheminer...malgré elle, le chantier du terminal de croisière a pris deux mois de retard. "Dans ces cas-là on casse et on refait tout. Mais on essaie toujours de trouver les meilleures solutions pour rattraper le coup.

Conduire des gros chantiers, c'est aussi ne pas compter ses heures !

Heureusement, sa formation en génie civil et son expérience lui permettent de mener à bien ses missions, mais elle y met entre 60 à 80 heures par semaine "mais lorsque tu entres dans une société telle que Boyer, tu te dis wouaw, j'y suis arrivée. Cela vaut vraiment le coup." Tevai a fait de son métier sa passion et s'épanouit en tant que femme. 

Dans quelques mois, elle pourra contempler fièrement sur le front de mer l'œuvre qu'elle a réalisée. Le premier "aéroport maritime" destiné aux paquebots, avec une bagagerie, des comptoirs d'enregistrement, une pièce dédiée à l'artisanat, deux salles d'exposition, et 205 places de parking payant. Une belle vitrine pour la Polynésie et pour son CV...