Vieille de 41 ans, la station d’épuration de Tiapa ne fait pas beaucoup de bruit. Par contre, question mauvaises odeurs et eaux usées, cela a longtemps dérangé les 90 habitants du lotissement du même nom.
Jirienda Clark vit ici depuis plusieurs années, elle n’en peut plus, alors elle pense que cette décision du tribunal administratif est une bonne chose. Pour elle, il y a toujours eu des problèmes et il ne faut pas pointer seulement la commune mais aussi l'OPH :
Terii vit dans le lotissement d’à côté, mais le week-end, il vient se baigner à la plage de Tiapa qui se trouve en face de la station d’épuration. Il sait que l'endroit est pollué, mais c’est comme ça dit-il, avec fatalité.
En 1997, la mairie avait pris un arrêté pour interdire la baignade afin de prévenir sur le danger lié à cette pollution.
La chambre territoriale des comptes avait également signalé cette pollution marine.
Arrivé au pouvoir en 2020, le maire de Paea a pris le problème à bras le corps, il a lancé les premières études pour améliorer ou faire bifurquer les canalisations qui conduisent au-delà de la barrière récifale.
La problématique n’est pas simple, avoue le maire, cependant 2 solutions se présentent à lui.
Soit mettre en place un réseau d'assainissement collectif d'un coût de 6 milliards cfp nécessitant des années de travaux,
Soit passer par le SPONC issu du CGCT, le service public d'assainissement non collectif qui permet des assainissements autonomes et limités à la propriété concernée :
L’association « la planète brûle » a mis le doigt sur un problème épineux qui concerne non seulement Paea, mais aussi d’autres communes puisque celles de la zone urbaine disposent également de station d’épuration qui rejettent en principe les eaux traitées dans les rivières.
Pour maître Emmanuelle Mitaranga, la commune de Paea doit assumer ses responsabilités, sous la contrainte de la justice. L'association qu'elle représente espère ainsi que les autres communes prennent exemple.
Est-ce le début d’une grande remise en question de toutes les stations d’épuration de Polynésie ?
Ce qui est sûr, Paea dispose d’un an pour se mettre à jour à défaut d’une astreinte de 100 000 francs par jour.